POUR CONTRER LES "FAKE NEWS", IL FAUT MISER SUR LA RECHERCHE
La recherche est la grande oubliée de cette situation « piège » qu'est la mal-information. Or, aux peurs et émotions que celle-ci agite, il faut opposer des réponses à froid, fondées sur la science. Par Divina Frau-Meigs, Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3 - USPC « La France vient de faire passer en catimini sa loi relative à la lutte « contre la manipulation de l'information » en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, avec 45 voix pour et 20 contre sur 69 votants (la majorité absolue étant fixée à 33... alors que l'on compte 577 députés). Elle rejoint en cela l'Allemagne, seul autre pays en Europe à avoir légiféré avec une « loi d'application du droit aux réseaux sociaux » ( « NetzDG » ). Si la régulation est possible, est-elle pour autant souhaitable ? N'y a-t-il pas des mesures positives d'accompagnement plus viables, proposant un meilleur gage de responsabilité démocratique ? Outre que la recherche ne présente aucune preuve de l'efficacité de ces stratégies de régulation, elles peuvent avoir un effet boomerang contre-productif, confirmant les producteurs et consommateurs de toute malinformation de l'existence d'un complot contre eux. Elles peuvent aussi avoir un effet domino, certains pays utilisant le moindre précédent comme prétexte pour en faire autant. En l'absence d'accords internationaux, c'est un problème qui a conduit un des pure players de l'Internet, Microsoft, à proposer une Convention de Genève Pour le Numérique en 2017 afin d'assurer la cybersécurité et la stabilité économique de l'Internet.
UN ARSENAL DE RÉPONSES