RETRAITES, POUR LA SECURITE EN PLUS DE L'EQUITE
La réforme des retraites se hâte lentement. On comprend la prudence déployée par le gouvernement, s'agissant d'un sujet explosif. Au-delà du calendrier, la prudence devrait aussi amener à intégrer dans la réforme des mécanismes constitutionnels garantissant l'équilibre financier, la sanctuarisation des réserves constituées par les caisses de retraite et leur montée en puissance. Par Nicolas Marques, Institut économique Molinari. Réforme à risques. Si la concrétisation de l'engagement de campagne d'Emmanuel Macron répond à une attente d'équité, le sujet retraite reste potentiellement inflammable. En effet, la réforme ne devrait pas améliorer significativement la situation des Français moyens. Elle entérinera un jeu à somme nulle, les retraites des uns étant financées par les cotisations prises sur les actifs, conformément à une logique de la répartition. In fine, le changement risque d'être déceptif. La satisfaction liée à la mise en place d'un mécanisme plus équitable pourrait laisser rapidement place à la déception des actifs et des retraités constatant la stagnation de leur pouvoir d'achat. Un processus qui pourrait laisser une impression d'inachevé, avec une remise à plat des règles de fonctionnement perçue comme une montagne accouchant d'une souris. La réforme des retraites rejoindrait une longue liste de modifications organisationnelles lourdes n'étant pas associées à un gain significatif pour les administrés. Une crainte d'autant plus justifiée que les précédentes réformes des retraites se sont avérées coûteuses. Les coûts de transition ne se limitent pas aux processus de négociation ou de convergence organisationnelle, la construction du consensus réformateur passant fréquemment par l'octroi de contreparties financières fluidifiant les négociations...