LES ETATS-UNIS SERONT-ILS A L'ORIGINE DE LA PROCHAINE CRISE FINANCIERE ?
La prochaine crise peut-elle aussi venir des États-Unis ? C'est à craindre, avec les effets des flux de capitaux entre les États-Unis et le Reste du Monde estime Patrick Artus, chef économiste de Natixis et membre du Comité Exécutif. Il intervient aux Journées de l'économie, dont La Tribune est partenaire, qui se déroulent les 6, 7 et 8 novembre à Lyon. On peut considérer que les États-Unis ont été à l'origine de la crise de 2000-2001, qui part de l'explosion de la bulle sur les actions des Nouvelles Technologies aux États-Unis et de la crise de 2008-2009, qui part de l'explosion de la bulle sur les prix de l'immobilier et la titrisation des crédits immobiliers, toujours aux États-Unis. La prochaine crise peut-elle aussi venir des États-Unis ? Nous le craignons avec les effets des flux de capitaux entre les États-Unis et le Reste du Monde. Aujourd'hui, les flux de capitaux se dirigent vers les États-Unis, et il s'agit à la fois de capitaux à court terme, de capitaux en actions et en obligations. Ils sont attirés par les taux d'intérêt plus élevés aux États-Unis, et par la très forte hausse des cours boursiers liée à la réforme fiscale qui a dopé les profits des entreprises en baissant fortement les impôts des entreprises. La première source de crise est alors liée à l'effet de cette attraction des capitaux vers les ÉtatsUnis qui se fait essentiellement au détriment des pays émergents. Les sorties de capitaux que subissent alors les pays émergents, en particulier de ceux ayant des déficits extérieurs, y conduisent à la dépréciation du taux de change, à la hausse de l'inflation et des taux d'intérêt, et au recul de la croissance.