PLATEFORMES NUMERIQUES : FANTASMES ET REALITES
La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, fantasmes et réalités des plateformes numériques Derrière la notion de plateforme il y a des grands fantasmes, dignes d'un blockbuster américain. Un combat planétaire, avec au sommet de l'affiche des titans tentaculaires, les fameux GAFAM, qui menacent d'anéantir ou d'inféoder l'ensemble des entreprises de la planète, sur fond de survalorisation boursière qui leur confère un pouvoir de prédation surdimensionné. Et puis à la base, une myriade de startup plus spécialisées, et leur armée de geek hipster qui mènent le combat rapproché à plus petite échelle avec les entreprises en place. Le capitalisme contemporain, vit ainsi avec ce spectre de la fin des entreprises, et avec elles, du salariat. Tout n'est pas faux dans cette narration caricaturale. Mais, cette dernière nous égare sur beaucoup d'aspects. D'abord sur l'opposition entre plateformes et entreprises. Les plateformes, sont des entreprises. D'un nouveau type certes. Mais comme ces dernières, elles retiennent des compétences, elles investissent, souvent lourdement, accumulant et immobilisant des actifs tangibles et intangibles, et bâtissent des barrières qui ne sont pas infranchissables. La plateforme, n'est pas l'anti-matière de l'entreprise, que l'on définit souvent comme un ilot de coopération et de relations stables.