N'OUBLIEZ PAS L'INDUSTRIE SVP
ÉDITO. Le 20 septembre dernier, le Premier ministre Édouard Philippe a présenté le plan d'action de l'exécutif pour accélérer l'industrie du futur. Car avec le numérique et la robotisation, la France a une seconde chance pour se réindustrialiser. Par Philippe Mabille, directeur de la Rédaction. La France a enfin un, ou plutôt une ministre de l'Industrie. La fonction, oubliée dans le précédent organigramme gouvernemental, n'est toujours pas affichée comme telle au sein du ministère de l'Économie et des Finances, qui ne reprend curieusement pas le mot industrie. Mais Agnès PannierRunacher, nouvelle secrétaire d'État auprès du ministre Bruno Le Maire, aura bien très clairement la mission de s'occuper de l'industrie, de façon plus claire que ses prédécesseurs, Benjamin Griveaux et Delphine Gény-Stephann, qui n'ont pas eu beaucoup d'occasions de se faire connaître. Le choix de ce profil-type de la macronie, plutôt techno, n'enlève rien à l'importance de la fonction. Le premier dossier d'Agnès Pannier-Runacher a été le sauvetage, toujours en cours, de l'aciériste Ascoval, sur lequel elle s'est frottée à la colère de Xavier Bertrand, le patron de la Région Hauts-deFrance et aux réalités d'un actionnaire et donneur d'ordre, Vallourec, peu disposé à s'engager plus avant dans cette PME. Un cas d'école du vécu de l'industrie française qui de l'usine Whirlpool d'Amiens à celle de GM&S à La Souterraine, pour ne prendre que des cas récents, en a vu passer des politiques et des promesses d'avenir radieux qui se sont souvent (mais pas toujours) terminées en drames sociaux et territoriaux.
LA RESPONSABILITÉ DU DÉSAMOUR DE LA FRANCE POUR SON INDUSTRIE EST COLLECTIVE