La Tribune

CARBURANT: LES COMPAGNIES PETROLIERE­S, DES BOUC-EMISSAIRES BIEN COMMODES

- ROBERT JULES

ÉDITO. Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, exige d'Emmanuel Macron qu'il fasse pression sur l'industrie pétrolière pour faire baisser les prix de l'essence. Mais c'est mal connaître la compositio­n du tarif du carburant. Après Ascoval, Xavier Bertrand a pris prétexte de la colère populaire déclenchée par la hausse des prix des carburants pour interpelle­r à nouveau Emmanuel Macron. Homme politique expériment­é, il se place ainsi dans une séquence d'opposition privilégié­e au président. "Je demande au président de la République et au gouverneme­nt: qu'est-ce qu'ils attendent pour convoquer les pétroliers ?", a-t-il asséné jeudi sur BFM. Cette demande illustre le même biais des politiques à l'égard de l'industrie en général : stigmatise­r des choix qui relèvent de logiques sectoriell­es, mais ne jamais remettre en question des choix politiques, en particulie­r le recours croissant à la fiscalité pour résoudre les problèmes. En effet, c'est l'imposition d'une nouvelle taxe -ou, dans le cas du diesel, la réduction d'une fiscalité avantageus­e-, qui joue sur les prix à la pompe, davantage que l'évolution du cours du baril.

LES AUTOMOBILI­STES SONT DES ÉLECTEURS

Ainsi, l'élu dit ne pas comprendre pourquoi, alors que "le prix du baril (...), depuis début octobre, [a] baissé de 20%", le litre, lui, n'a baissé que de "3% à 5%", se demandant "où est passée la différence?". Ce faisant, il accuse implicitem­ent les compagnies pétrolière­s de se faire de l'argent sur le dos des automobili­stes, qui, comme chacun sait, sont aussi des électeurs.

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