CARBURANT: LES COMPAGNIES PETROLIERES, DES BOUC-EMISSAIRES BIEN COMMODES
ÉDITO. Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, exige d'Emmanuel Macron qu'il fasse pression sur l'industrie pétrolière pour faire baisser les prix de l'essence. Mais c'est mal connaître la composition du tarif du carburant. Après Ascoval, Xavier Bertrand a pris prétexte de la colère populaire déclenchée par la hausse des prix des carburants pour interpeller à nouveau Emmanuel Macron. Homme politique expérimenté, il se place ainsi dans une séquence d'opposition privilégiée au président. "Je demande au président de la République et au gouvernement: qu'est-ce qu'ils attendent pour convoquer les pétroliers ?", a-t-il asséné jeudi sur BFM. Cette demande illustre le même biais des politiques à l'égard de l'industrie en général : stigmatiser des choix qui relèvent de logiques sectorielles, mais ne jamais remettre en question des choix politiques, en particulier le recours croissant à la fiscalité pour résoudre les problèmes. En effet, c'est l'imposition d'une nouvelle taxe -ou, dans le cas du diesel, la réduction d'une fiscalité avantageuse-, qui joue sur les prix à la pompe, davantage que l'évolution du cours du baril.
LES AUTOMOBILISTES SONT DES ÉLECTEURS
Ainsi, l'élu dit ne pas comprendre pourquoi, alors que "le prix du baril (...), depuis début octobre, [a] baissé de 20%", le litre, lui, n'a baissé que de "3% à 5%", se demandant "où est passée la différence?". Ce faisant, il accuse implicitement les compagnies pétrolières de se faire de l'argent sur le dos des automobilistes, qui, comme chacun sait, sont aussi des électeurs.