MONDIALISATION : RALENTISSEMENT DU COMMERCE INTERNATIONAL
La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, le ralentissement du commerce international Il devient de plus en plus évident qu'une rupture est intervenue dans le commerce mondial. Cela n'a pas été évident d'emblée car avec la crise de 2008-2009, l'évolution des échanges a eu une forte composante conjoncturelle. Ainsi, après une chute de 13% en moyenne en 2009, le commerce international a bondi de 14% l'année suivante. Aux termes de ces évolutions très heurtées, il pouvait sembler naturel de revenir dans le corridor des variations qui avait précédé la crise soit entre 4 et 10% de croissance annuelle environ. Si les premières hésitations des échanges post-récession pouvaient s'interpréter comme les soubresauts d'une crise à répétition, ce n'est définitivement plus le cas. Les années passent et le commerce mondial n'a toujours pas retrouver sa dynamique d'avant-récession. A peine de retour dans le corridor des variations, la tendance est au mieux à la stabilisation, voire à un nouveau petit décrochage. Il faut bien entendu relativiser ces évolutions, car avant la grande récession la croissance mondiale était forte de l'ordre de 4,5% par an en moyenne, c'est plus de 1 point supérieur au régime actuel. Or moins de croissance c'est une demande moins vigoureuse et des échanges moins dynamiques. Mais l'explication est trop courte. En rapportant la croissance du commerce international à celui du PIB mondial (en d'autres termes en calculant l'élasticité du commerce à la croissance), la cassure apparait encore plus nettement et se dessine même avant la grande récession. Dans les années 90, l'élasticité du commerce à la croissance était supérieure à 2 (les échanges augmentaient donc deux fois plus rapidement que le PIB mondial). Ce ratio est tombé à 1,5, de 2000 à 2007, puis à 1,3 en moyenne depuis 2010.