LE BREXIT, UNE TRAGEDIE SHAKESPEARIENNE
La pluie de critiques qui s’est abattue sur Theresa May depuis l’annonce de l’accord avec Bruxelles montre qu’à bien des égards le retrait de l’Union est quasi-impossible. Par Yves Petit, Université de Lorraine Tragédie shakespearienne ! Cette appréciation revient presque comme une antienne depuis quelques jours, car le Brexit pourrait bien s'achever par la mort politique de Theresa May et le renversement du gouvernement qu'elle dirige ! Un projet complet d'accord de retrait ordonné du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) a en effet été agréé par les négociateurs européens et britanniques le 14 novembre 2018. Son sort dépend de nombreux paramètres. Après de longues et complexes négociations, une étape décisive a enfin été franchie. Il est malheureusement impossible de s'en réjouir car, dès le lendemain, cet accord technique de retrait a fait l'objet de critiques multiples et virulentes, de la part de nombreux « hard Brexiters », du parti unioniste DUP, du Parti travailliste, ou encore de la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, sans que cette liste soit exhaustive. La crise politique menace ! Après une présentation détaillée et pénible du projet complet d'accord à son gouvernement, puis à la Chambre de communes - qui doit l'approuver tout comme le Parlement européen -, ainsi que la démission de cinq ministres, Theresa May a opté pour une posture gaullienne - « May ou le chaos » -, car le projet d'accord scellé se révèle être le seul scénario envisageable. Les « Brexiters » semblent avoir conduit le Royaume-Uni au bord du précipice, le « cliff edge » (« saut de la falaise ») se rapprochant dangereusement !