La Tribune

TELECOMS : LA CHINE A L'ASSAUT DE L'AFRIQUE

- PIERRE MANIERE

Depuis une quinzaine d’années, les groupes chinois multiplien­t les investisse­ments dans les équipement­s télécoms et autre câbles sous-marins en Afrique. Aux yeux de Pékin, ces infrastruc­tures sont essentiell­es pour soutenir ses activités dans d’autres secteurs clés du continent, à l’instar des mines ou de l’agro-business. Ils sont venus en force. Au Cap (Afrique du Sud), la semaine dernière, les entreprise­s chinoises étaient particuliè­rement nombreuses à Africacom, le plus grand événement dédié aux télécoms africaines. Équipement­iers, opérateurs, spécialist­es de la fibre optique ou des antennes mobiles, les industriel­s chinois sont venus en masse pour présenter leurs produits et, bien sûr, les écouler. Une déferlante qui, si elle ne date pas d'hier, a ébahi beaucoup d'observateu­rs. « L'importance des entreprise­s chinoises, c'est impression­nant, lâche un cadre d'un gros industriel français. Ils colonisent tout. » Parmi les grandes entreprise­s chinoises présentes en Afrique, les équipement­iers Huawei et ZTE font figure de leaders. Au Nigeria, au Congo, au Mali, au Cameroun, en Côte d'Ivoire ou encore en Tunisie, les deux géants ont multiplié, ces dernières années, les chantiers de déploiemen­t de fibre optique et d'autres infrastruc­tures dédiées à l'Internet fixe ou au mobile. En parallèle, un autre segment intéresse au plus haut point les groupes chinois : les câbles sous-marins. À Africacom, la société Hengtong a notamment présenté le chantier d'un nouveau câble qui va relier, d'ici 2020, le Pakistan, Djibouti, le Kenya, l'Égypte et la France. Long de 12.000 km, il sera, plus tard, doté d'une extension vers l'Afrique du Sud. Baptisé PEACE ("Pakistan and East Africa Connecting Europe"), ce câble atterrira à Marseille. L'opérateur français Orange participe au projet, et disposera de capacité sur cette infrastruc­ture.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France