GIBRALTAR, LE ROCHER DANS LA CHAUSSURE DU BREXIT
L'Espagne a menacé de s'opposer à tout accord sur le Brexit dimanche si elle n'obtenait pas que soit inscrit noir sur blanc qu'elle disposerait d'un droit de veto sur les négociations futures concernant Gibraltar. Ce à quoi le chef de l'exécutif de cette enclave britannique a répliqué que Madrid brandissait le "fouet" dans les discussions. Madrid "n'a pas besoin d'un fouet". Gibraltar, enclave britannique dans le sud de l'Espagne, ne cachait pas jeudi son exaspération d'être devenue en quelques jours la principale menace pesant sur le Brexit. Alors que le compte à rebours est lancé avant le sommet extraordinaire censé ratifier dimanche l'accord de divorce entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, la prospère petite colonie de 30.000 habitants se retrouve brusquement sous les projecteurs. Et ses habitants le reprochent amèrement à Madrid. "C'est dingue qu'un pays d'un demi-million de km2 avec 46 millions d'habitants et des problèmes intérieurs profonds dépense autant d'énergie au sujet d'un rocher de six kilomètres carrés avec 30.000 personnes dessus", peste Hamish Thomson, anesthésiste de 44 ans. Elton Moreno, manager de 44 ans dans une société de jeux en ligne, secteur prépondérant de l'économie de l'enclave, n'est lui "pas surpris que Gibraltar soit utilisé dans ce bras de fer" mais se dit "fatigué de le voir tout le temps dans l'actualité".