RACHAT DE OUIBUS : L'AMBITIEUX PARI DE BLABLACAR
La décision de la SNCF de se séparer de sa filiale spécialisée dans le transport par autocars se comprend aisément. Son rachat par la plate-forme de covoiturage, beaucoup moins. Par Michel Albouy, Grenoble École de Management (GEM) La loi du 6 août 2015 pour « la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques » portée à l'époque par le ministre de l'Économie Emmanuel Macron sous un gouvernement de gauche, a été un symbole fort de la volonté de la libéralisation de l'économie. Le texte a notamment apporté un vrai bouleversement dans le secteur du transport routier en libéralisant sur le territoire national le transport de passagers par autocars. Des autocars auxquels on a rapidement collé l'étiquette de « cars Macron ». Trois ans après, il semble que ce nouveau secteur ne soit pas encore stabilisé. Pour le moment, les principaux opérateurs (Ouibus, Isilines, Flixbus) ne sont toujours pas rentables, même si on note des améliorations du fait d'une plus grande rationalisation des dessertes. Par ailleurs, on a appris mi-novembre que Ouibus, lié à la SNCF, l'opérateur le plus ancien et le plus puissant du marché, va être racheté par BlaBlaCar, la pépite française du covoiturage. Le tout sur fond de lourdes pertes de la future ex-filiale de l'entreprise publique : 165 millions d'euros entre 2013 et 2017.
STRATÉGIE INTENABLE