LES DECHETS DU BATIMENT, DEFI DE LA VILLE DECARBONNEE
Alors qu'il figure parmi les plus gros producteurs de déchets urbains, le bâtiment affiche un important retard en matière de recyclage et de réemploi. De nombreuses initiatives testent le potentiel et les limites de l'économie circulaire. Collecte, transport, incinération, enfouissement : aux divers stades de leur traitement, les déchets accroissent les émissions de gaz à effet de serre des villes. Dans les pays émergents, le méthane émis dans les décharges à ciel ouvert peut même représenter jusqu'à 10% des émissions nationales. Et cette contribution est encore plus importante si l'on tient compte des émissions liées à l'extraction, au transport, à la transformation des matières premières nécessaires pour la fabrication des produits, et à la consommation d'énergie qui y est associée. A contrario, le recyclage permet de lutter contre le réchauffement climatique, a démontré en 2017 une étude publiée par la fédération des entreprises du secteur (Federec) avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) : 22,5 millions de tonnes d'éq CO2 [équivalent CO2, ndlr] - ce qui correspond aux émissions annuelles du transport aérien français - ont été évitées en 2014 grâce aux principales filières de production de matières recyclées. Or, en générant chaque année 250 millions de tonnes de déchets, à savoir trois quarts de l'ensemble des déchets produits en France, le BTP affiche un très fort retard.
EN QUÊTE DE MODÈLE ÉCONOMIQUE