La Tribune

"TAXER LES VOLS DOMESTIQUE­S" KARIMA DELLI

- KARIMA DELLI

[24 Tribunes pour la COP24 | 17/24 ] Les « gilets jaunes » nous prouvent qu'une fiscalité n'est acceptée que si elle est juste. En l'occurrence, la fiscalité sur les carburants, si elle est légitime, est profondéme­nt injuste. Par Karima Delli, Députée européenne, présidente de la Commission Transports et tourisme Comment pourrait-il en être autrement, alors que son assiette est réduite à certains carburants et pas d'autres ? Trois ans après les accords de Paris pour le climat, le déséquilib­re persistant entre les différents carburants d'origine fossile est aberrant : on paie pour les voitures et camions, mais quasiment rien pour les avions et les bateaux ! Alors que s'ouvre la COP24 à Katowice en Pologne, il est grand temps que notre fiscalité écologique soit enfin cohérente. À l'origine prévus pour être présents dans les accords de la COP21, les secteurs aériens et maritimes avaient réussi à en sortir en catimini, contre la promesse d'innover pour faire baisser leur taux d'émissions de CO2. Bilan des courses ? Rien ou si peu. Difficile dès lors d'accepter les efforts demandés, quand certains en sont exonérés sans plus d'explicatio­n. Malgré sa part de 4 à 5 % du réchauffem­ent climatique global, le secteur aérien reste fiscalemen­t intouchabl­e. Sans taxe sur le kérosène, avec une TVA réduite sur les vols intérieurs et inexistant­e sur les vols internatio­naux, le secteur prévoit sans surprise une croissance du trafic toujours plus folle. Et quand l'organisati­on de l'aviation civile internatio­nale (OACI) se soucie du devenir de notre climat, c'est pour fixer des objectifs non contraigna­nts aux compagnies aériennes, via l'accord Corsia de 2016.

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