BANQUES : LE RISQUE SYSTEMIQUE EST-IL MOINS ELEVE DEPUIS LEHMAN ?
Depuis la crise des subprimes, les superviseurs, sous l’impulsion du G20, ont pris des mesures pour rendre les institutions financières plus résistantes aux chocs. Mais le débat reste ouvert entre économistes et régulateurs sur la capacité réelle des banques à absorber des pertes importantes et sur les risques cachés, dans la finance non régulée par exemple. La France compte à nouveau quatre banques d'importance systémique : le groupe BPCE (organe central des Banques Populaires et Caisses d'Epargne et maison-mère de Natixis) est revenu dans la liste des établissements "too-big-to-fail" ("trop gros pour faire faillite", c'est-à-dire faisant peser une menace sur l'ensemble du système financier mondial en cas de faillite ou de crise majeure), publiée le 18 novembre par le Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board), et dont BPCE était sorti l'année précédente. Un sujet de fierté et de satisfaction apparemment pour la banque mutualiste, qui a rejoint BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale. « Bien triste vice-championne du monde du risque systémique, derrière les États-Unis », avait commenté Christophe Nijdam, ex-banquier et analyste financier, membre du groupe consultatif des parties prenantes de l'Autorité bancaire européenne (ABE). Notre pays compte deux fois moins de ces poids lourds bancaires à risque systémique que les États-Unis (8), mais autant que la Chine et plus que le Royaume-Uni (3), le Japon (3), la Suisse (2) et le Canada (1). Faut-il pour autant s'en inquiéter ? Les avis sont partagés.