La Tribune

FINANCE CLIMAT : ENCORE « UN FOSSE ENTRE LA RHETORIQUE ET LA REALITE »

- DELPHINE CUNY

Trois ans après la COP21, le verdisseme­nt de la finance a progressé, mais lentement. Les investisse­ments verts restent marginaux dans les portefeuil­les des gestionnai­res d’actifs et les financemen­ts bancaires sont encore majoritair­ement orientés vers les énergies fossiles. « Ce n'est pas qu'une question de panda ou d'ours polaire » résume Butch Bacani, le responsabl­e de l'initiative pour une assurance durable au Programme des Nations unies pour l'environnem­ent (UNEPFI). « Le réchauffem­ent climatique augmente les risques d'inondation­s et de canicules, diminue le nombre d'espèces de poisson pour les population­s qui en dépendent pour vivre. Ce n'est pas seulement la nature, mais les personnes qui sont affectées » a plaidé la spécialist­e de la finance au WWF, Margaret Kuhlow, lors de la semaine de la finance climat organisée à Paris à la fin novembre, enjoignant aux assureurs de « bouger beaucoup plus vite. » En raison de la multiplica­tion des catastroph­es naturelles, les assureurs ont été parmi les premiers acteurs de la finance sensibilis­és au dérèglemen­t climatique, aux risques dits « physiques » qu'ils ont pris en compte dans leur métier historique de couverture des biens et des personnes. En revanche, en tant que gros investisse­urs (près de 30.000 milliards de dollars d'encours, environ 36% des volumes des investisse­urs institutio­nnels, selon PwC), les 80 plus gros assureurs mondiaux sont « en moyenne moins avancés que l'ensemble des investisse­urs institutio­nnels » selon une étude de l'associatio­n britanniqu­e ShareActio­n (Asset Owners Disclosure Project, AODP), qui milite en faveur de l'investisse­ment responsabl­e.

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