LOGEMENT : UNE ANNEE 2018 EN DEMITEINTE
Les chiffres officiels de l'année 2018 sont tombés : les permis de construire ont chuté de 5,2% et les mises en chantier ont reculé de 0,6 %.
Le 23 novembre 2018, la loi sur l'évolution du logement, de l'aménagement et du numérique (Élan) a enfin été promulguée. Elle est censée libérer le secteur et permettre de "construire plus, mieux et moins cher". Il y a en effet urgence : en 2018, d'après l'Observatoire de la statistique publique, 473.000 logements ont été autorisés à la construction (-5,2% par rapport à l'année 2017) et 415.500 unités ont été mises en chantier (-0,6%). Leur recul s'est même accentué au dernier trimestre (-5,7%), tant dans l'individuel (-3,1%) que dans le collectif (-7,5%).
En cause principalement, la suppression de l'APL accession comme l'entrée en vigueur de l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) ont freiné les acquéreurs et/ou les investisseurs. Politiquement, le calendrier des plans locaux d'urbanisme (communaux ou intercommunaux) gèle parfois des projets sur de longues durées. Leurs exigences de performance environnementale sont parfois si élevées que les professionnels les accusent de "surenchère". L'incertitude sur la compensation de la suppression de la taxe d'habitation fait elle aussi hésiter les maires dès lors qu'il s'agit d'engager de nouvelles dépenses d'aménagement.
De même, comme à l'approche de chaque élection municipale, celle du printemps 2020 a déjà freiné les élus. Accueillir une population supplémentaire demande en effet de nouvelles infrastructures publiques qui se traduisent souvent par des hausses d'impôts locaux. Selon nos informations, le gouvernement réfléchirait à une aide pour les maires-bâtisseurs afin de financer écoles et équipements. "Nous pourrions subventionner des collectivités qui s'engagent", assure-t-on ainsi du côté du ministère de la Ville et du Logement.