"L'OPEN BANKING POUSSE LES BANQUES VERS DES SERVICES EXTRA-FINANCIERS"
INTERVIEW. Ouverture des données bancaires, finance instantanée, voire invisible, arrivée des géants du Web américains ou asiatiques, consolidation du marché… Julien Maldonato, directeur de l’industrie financière chez Deloitte, nous livre sa vision de la Fintech pour les mois à venir.
Il y a un an, la deuxième directive européenne sur les services de paiement (DSP2) entrait en vigueur, le 13 janvier 2018. Ce texte, dont l'objectif est de moderniser les services de paiement, oblige les établissements bancaires à rendre accessibles les données de leurs clients (sous réserve de leur accord bien sûr) à des acteurs tiers, comme les agrégateurs de comptes. Julien Maldonato, directeur de l'industrie financière au cabinet Deloitte, nous décrit les tendances qui devraient marquer l'univers de la Fintech dans les mois à venir dans ce contexte bien particulier.
LA TRIBUNE - Quelle tendance forte dans la Fintech devrait marquer l'année 2019 à l'ère de la DSP2 ?
JULIEN MALDONATO - On constate depuis 6 ou 7 ans qu'il est très difficile pour les nouveaux acteurs de la finance personnelle de se faire une place auprès des utilisateurs finaux. En termes d'adoption, ces acteurs gagnent 1% de part de marché chaque année. C'est encore plus difficile en France que dans d'autres pays où les consommateurs sont moins fidèles aux institutions traditionnelles, comme le Royaume-Uni par exemple. Cela va contribuer à renforcer le positionnement des Fintech comme fournisseurs de technologies et de nouvelles infrastructures, et donc les pousser à s'orienter davantage vers une offre B2B plutôt que grand public.