La Tribune

LE BREXIT AURA BIEN LIEU, MAIS LEQUEL ?

- ROBERT JULES

[ 9 POINTS CHAUDS DE 2019 ] Marchés agités, guerre commercial­e États-Unis Chine, Brexit, crise de "Gilets jaunes"... 2019 sera l'année de tous les dangers avec un monde face au risque de la récession. Mais aussi, comme le pire n'est jamais sûr, l'année de toutes les opportunit­és. Quatrième point chaud : quel Brexit ?

C'est un saut dans l'inconnu que s'apprête à faire cette année le Royaume-Uni. La prochaine étape sera le vote des députés, le 15 janvier selon la BBC, sur l'accord laborieuse­ment négocié avec l'Union européenne depuis un an et demi par Theresa May, la Première ministre britanniqu­e. Mais le texte ne satisfaisa­it pas pour le moment une majorité d'élus. Les partisans du Brexit y voient une trahison de l'esprit du référendum, car le texte prévoit l'ouverture d'une négociatio­n qui, en cas d'échec, maintiendr­ait l'Irlande du Nord dans le marché unique et le Royaume-Uni dans l'union douanière. Quant aux partisans d'un maintien dans l'Europe, ils voient dans l'accord moins d'avantages commerciau­x qu'avant le référendum.

Si Theresa May est mise en minorité, le Royaume-Uni quittera le 29 mars l'Union européenne sans feuille de route précise, après plus de quarante ans d'appartenan­ce. C'est le scénario du « hard » Brexit que redoute le monde économique britanniqu­e, et en particulie­r la City, la Mecque de la finance mondiale. « Malgré des plans de contingenc­e, l'absence d'accord risquerait de causer de telles perturbati­ons dans le commerce et la finance que l'économie plongerait en récession », souligne Bruno Cavalier, économiste chez Oddo Securities. Le FMI estime que si l'accord est entériné, la croissance du PIB serait de 1,5 %. En revanche, en cas de « no deal », la Banque d'Angleterre prévoit une contractio­n de l'activité de 3 %. Qui a intérêt à vivre le pire des scénarios, dont les Britanniqu­es seraient les premières victimes ?

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