LA CORRUPTION PEUT-ELLE ASSASSINER LA DEMOCRATIE ? LE CAS DU VENEZUELA
IDEE. Le dernier classement publié par l’ONG Transparency International montre que les pays les plus démocratiques sont aussi les moins corrompus. Et si phénomène détruisait la démocratie ? Par Bertrand Venard, Audencia
En novembre 2018, un ex-trésorier national du Venezuela a été condamné aux États-Unis à dix ans de prison pour avoir reçu plus d'un milliard de dollars en pots-de-vin.
Plus qu'une simple histoire de fraude financière, cette affaire est un exemple de l'effet de la corruption sur une démocratie, lorsque les élites ne pensent qu'à s'enrichir et menacent la population lorsque celle-ci réclame des réformes.
LE CAS VÉNÉZUÉLIEN
Ces dernières années, en effet, la corruption a atteint un taux record au Venezuela. Dans le même temps, la démocratie y est devenue un mythe. De nouveaux signes d'autoritarisme ont ainsi émergé, tant et si bien que, début février la population est massivement descendue dans les rues contre le président Maduro.
La légitimité de ce dernier a d'ailleurs été remise en cause par son opposant Juan Guaido, qui s'est autoproclamé président par interim le 23 janvier dernier et reconnu par la France comme « président en charge »début février. Cette situation est-elle spécifique au Venezuela, ou bien la corruption a-t-elle la capacité intrinsèque de détruire la démocratie ?