CES "IDEES RESISTANTES" A L'ORIGINE DE LA CRISE FINANCIERE DE 2008
Les modèles qui ont conduit à la débâcle ne résistaient pas à la mise à l'épreuve scientifique. Ils ont pourtant été maintenus. Comment l'expliquer ? Par Christian Walter, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH) - USPC
Le film de Christopher Nolan, Inception (2008), présente de manière très claire la notion d'« idée résistante ». Un homme d'affaires japonais, Saito (Ken Watanabe) veut se rendre maître du marché mondial de l'énergie. Pour cela, il décide d'éliminer son concurrent en confiant à un spécialiste de l'entrée dans le subconscient des gens, Dominic Cobb (Leonardo DiCaprio), la mission d'aller implanter dans l'esprit de son concurrent une nouvelle idée qui devra résister à toutes les tentatives de ses administrateurs et actionnaires de l'en dissuader : le démantèlement volontaire de son empire industriel !
Au début du film, Cobb dit à Saito :
« Qu'y a-t-il de plus résistant comme parasite ? [...] Une idée. Une idée résistante [...]. Une fois que l'idée s'est installée dans l'esprit, elle est presque impossible à éradiquer. Une idée arrivée à maturité, à intelligibilité, s'enracine là-dedans [il montre son cerveau], quelque part. »
Une idée résistante enfouie dans les tréfonds de notre esprit jouera ensuite un rôle central dans notre vie : elle exercera une influence profonde sur nos manières de voir le monde, d'agir, de penser, de décider dans la pratique, formant un véritable modèle mental protégé des démentis de l'expérience et la rendant ainsi immunisée contre le doute.