ALSTOM-SIEMENS : LES CRITIQUES HABITUELLES DES NOSTALGIQUES DU PLANISME
OPINION. Les réactions négatives suscitées par le rejet de la fusion par la Commission européenne de la Concurrence ne se justifient pas. Elles oublient un peu vite le problème posé par les pratiques de Pékin en matière de politique industrielle et ne prennent pas en compte l'intérêt du consommateur. Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, professeurs à l'Essec.
Le rejet par la Commission européenne de la Concurrence le 6 février dernier du projet de fusion entre Alstom et Siemens a provoqué des réactions indignées de nombreux dirigeants politiques des deux côtés du spectre politique, en plus des dirigeants des deux entreprises. Il n'était question pas moins d'une apparente profonde incompréhension par le commissaire européen des fondements de l'économie d'entreprise et de la géopolitique et plus spécialement de la menace chinoise. La défense de la concurrence est présentée comme anecdotique et l'absence de concurrence comme la seule arme qui permettrait aux firmes européennes de résister à l'ogre chinois. En effet, les Chinois ne s'embarrassant pas de considération concurrentielle, il est présenté comme infantile voire innocent de s'en préoccuper et d'ainsi s'auto-saborder. En revanche, il ne paraît pas infantile de continuer à commercer avec la Chine qui pourtant ne s'embarrasse pas plus de concurrence interne que de concurrence loyale internationale.
POUVOIR DE MARCHÉ ACCRU