5G : HUAWEI SONNE LA RIPOSTE
Accusé d’espionnage par les Etats-Unis, et menacé de voir l’Europe lui fermer ses portes, le géant chinois des équipements télécoms se démène, à grand renfort de communication, pour ne pas sombrer. Un activisme qui pourrait s’avérer payant, puisque certains pays, comme le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande, mettent de l’eau dans leur vin.
Le dragon sort les griffes. Attaqué par les Etats-Unis qui le soupçonnent d'espionnage, et menacé de voir l'Europe lui fermer les portes de son marché de la 5G, Huawei a initié une vaste campagne de communication pour redorer son blason à travers le monde. Il y a un peu plus d'un mois, Ren Zhengfei, le fondateur du champion chinois des équipements télécoms, a sonné la riposte. Très peu friand des médias, il s'est pourtant livré dans une rarissime interview à Shenzhen, au siège du groupe. Lors de cet entretien, il a balayé les soupçons d'espionnage qui pèsent sur son groupe. Conscient que sa proximité avec le Parti communiste inquiète certains services de renseignements, cet ancien ingénieur de l'armée chinoise a affirmé que les données sensibles de ses clients étaient protégées. « Je ne vois aucune relation particulière entre mes convictions politiques personnelles et les activités de Huawei », a lancé le dirigeant.
Tout récemment, Ren Zhengfei a remis le couvert. Lors d'un entretien à la BBC, ce mardi 19 février, il s'est montré beaucoup plus offensif. « Les Etats-Unis ne pourront pas nous écraser », a-til bombardé, en fusillant le lobbying anti-Huawei du pays de l'Oncle Sam à l'international. Le fondateur du groupe n'a pas, non plus, hésité à montrer ses muscles : « Le monde ne peut pas se passer de nous car nous sommes plus avancés [que la concurrence, Ndlr]. » Une manière de préciser, indirectement, que si l'Europe voulait se passer de ses services, elle risquerait de prendre un gros retard dans la 5G. Une perspective qui effraye autant Paris, Berlin que Londres.