GERARD COLLOMB, LE COMBAT DE TROP ? (ENQUETE INTEGRALE)
Les ambitions de Gérard Collomb pour les municipales de 2020 et la Métropole de Lyon suscitent une levée de boucliers chez les décideurs politiques et économiques. Enquête.
"Impardonnable". Voilà, en résumé, la manière dont ils qualifient sa démission du ministère de l'Intérieur, le 3 octobre 2018. "Inqualifiable". Voilà celle qu'ils retiennent pour déterminer l'hypothèse de reconquête de la Ville de Lyon et plus sûrement de la Métropole. Le verdict est cinglant. Les jurés ? Une quarantaine de proches collaborateurs et des représentants les plus emblématiques du monde décisionnel, qui eux-mêmes démultiplient l'opinion perçue au sein de leurs réseaux. Ils partagent stupeur. Colère. Et inquiétude.
Celle-ci est de deux ordres : le fonctionnement institutionnel de la Ville, de la Métropole, et des relations avec la Région Auvergne Rhône-Alpes (AURA) présidée par "l'ennemi politique" Laurent Wauquiez ; l'image, l'identité et l'attractivité économiques futures du territoire. Le "bout de mandat" exercé par Georges Kepenekian à la Ville et par David Kimelfeld à la Métropole en remplacement du ministre, a révélé une manière de gouverner en rupture. Élus de différents bords, salariés, syndicalistes, partenaires extérieurs s'accordent : ce dernier a transformé la collectivité, née en 2015 de la fusion, surprise et audacieuse, du Département du Rhône et de la Communauté urbaine de Lyon sur leur espace commun.