GUERRE COMMERCIALE ET DEMONDIALISATION
La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, guerre commerciale et démondialisation
La démondialisation a pris le visage de la guerre commerciale ces derniers mois. L'irruption de barrières tarifaires est sans ambiguïté perçue comme une menace pour la croissance mondiale. Le ralentissement induit du commerce international ne peut qu'avoir des retombées négatives sur l'activité de pays de plus en plus extravertis.
Le premier effet des barrières, c'est 1/ d'entrainer un ralentissement en cascade des volumes exportés et importés. Ce choc visera au premier chef la Chine, du fait de son exposition au marché américain, et par effet dominos ses principaux fournisseurs : la Corée, le Japon et l'Allemagne et les États-Unis. Et les représailles chinoises sur les exportations américaines devraient impacter au premier chef l'agriculture et notamment les producteurs de soja, l'aéronautique et l'automobile. 2/ Il y'a ensuite la désorganisation des chaines d'approvisionnement. L'industrie électronique (Apple en tête) ou l'automobile sont très dépendants des composants chinois. 3/ Enfin, il y a l'effet prix. Le renchérissement des biens de consommation ou du prix des inputs pèse sur la demande intérieure des économies en conflit. Cela, les maquettes économétriques le restituent bien. Les effets mécaniques en cascade sur les exportations, et les effets prix qui érodent le pouvoir d'achat en interne. Bref, si les États-Unis infligent des droits de douane de 20 à 25 % sur plus de la moitié des produits chinois, comme ils en font la menace, c'est un choc négatif bien perceptible sur l'activité mondiale qui pourrait dépasser un demi-point de croissance à court terme.
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