L'ECONOMIE SOUTERRAINE REPRESENTE 12% DU PIB FRANCAIS
Environ 2,5 millions de personnes pratiqueraient, pour tout ou partie, le travail non déclaré, mais l'ampleur du phénomène reste mal connu, selon un rapport du Conseil d'orientation pour l'emploi.
C'est un chiffre qui est passé relativement inaperçu. Selon le dernier rapport du conseil d'orientation pour l'emploi (COE) publié le 22 février dernier, le poids de l'économie souterraine s'élèverait à 12,6% du produit intérieur brut (PIB) en France. Si cette donnée est de l'aveu même de son auteur, Friedrich Schneider, "probablement surestimée", il révèle tout de même le poids conséquent de l'économie informelle dans la production de biens et services. Ainsi, 2,5 millions de personnes seraient concernées par ce secteur difficile à mesurer en France. Au total, le manque à gagner en matière de cotisations sociales est estimé entre 4,4 et 5,7 milliards d'euros en 2016 selon l'Acoss, la caisse nationale des Ursaff.
Pour cet économiste enseignant à l'université de Linz (Autriche), l'économie souterraine englobe "toutes les productions légales de biens et services cachés aux autorités afin d'éviter le paiement de contributions socio-fiscales, de contourner la réglementation du marché du travail (salaire minimum, durée légale du travail) ou d'éviter de se plier au respect de procédures administratives." Le déficit de connaissance de cette économie parallèle et les difficultés à la mesurer ont de réelles répercussions sur la situation des travailleurs, les finances publiques ou encore la concurrence déloyale entre plusieurs entreprises d'un même secteur.