La Tribune

LA FRANCE EN APESANTEUR

- PHILIPPE MABILLE

ÉDITO. Au risque d'une belle gueule de bois post-"Gilets jaunes", la France risque bien de rester longtemps bloquée dans cette pesante apesanteur où rien de décisif ne se décide. Par Philippe Mabille, directeur de la Rédaction.

14 heures de présence, contre 12 l'an dernier : Emmanuel Macron a réussi sa visite du Salon de l'agricultur­e, qui ferme ses portes ce samedi 2 mars. Le chef de l'État, qui a lancé sa campagne pour les élections européenne­s tout en s'affichant en « patriote de l'agricultur­e », surfe sur sa remontada dans les sondages et poursuit inlassable­ment le tour de France qui lui permettra de rencontrer des maires dans chacune des 13 régions avant la fin officielle du Grand débat, le 15 mars.

Après avoir reçu le 26 février des élus du Grand Est, Emmanuel Macron sera ce vendredi à Bordeaux, la métropole de la Nouvelle Aquitaine que quitte, avec regrets, Alain Juppé. Il reste encore cinq régions au programme : Pays-de-la-Loire, Bretagne, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse et Hauts-de-France, où le président avait achevé son « itinérance mémorielle » en novembre juste avant le déclenchem­ent de la crise des Gilets Jaunes.

Quoi qu'on en pense, le président a donc « mouillé la chemise », au sens propre comme au figuré, pour renouer le dialogue avec le pays. Mais, même si elle s'est émoussée, la mobilisati­on des "Gilets jaunes" demeure. Comme dans le vide intersidér­al, le pays flotte, telle la bulle de whisky du capitaine Haddock dans Objectif Lune. L'économie n'est pas à l'arrêt, fort heureuseme­nt, mais l'environnem­ent des affaires est suspendu aux décisions que prendra Emmanuel Macron après le 15 mars.

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