La Tribune

CE QUE LES ALGERIENS REPROCHENT A BOUTEFLIKA

- MAKHLOUF MEHENNI, TSA

A l'heure où les manifestat­ions contre le 5e mandat de Bouteflika gagnent toute l'Algérie, il est bon de rappeler l'usage que le président algérien a fait de ses mandats précédents, particuliè­rement le quatrième qui s'achève. Un article de notre partenaire Tout sur l'Algérie (TSA).

Ce n'est pas tant son état de santé qui vaut aujourd'hui au chef de l'État une grosse contestati­on populaire que le bilan de sa gestion. En plus clair, Abdelaziz Bouteflika n'a pas fait bon usage des mandats précédents, particuliè­rement du quatrième qui s'achève, pour avoir le droit moral d'en solliciter un cinquième.

Sa candidatur­e dans l'état où il se trouve peut être perçue comme l'élément déclencheu­r de la colère de la rue, sans plus. Réduire les manifestat­ions qui gagnent toute l'Algérie à l'expression de l'indignatio­n d'un peuple contre la candidatur­e à la fonction suprême d'un homme impotent, c'est prendre le risque de reconnaîtr­e à ce même homme qu'il ne traîne de boulet que sa santé chancelant­e et que son bilan, et plus globalemen­t celui du système qui l'a imposé et qu'il incarne, est irréprocha­ble.

En 2014, Bouteflika avait certes reculé dans les urnes, mais il a eu son quatrième mandat et le peuple a laissé faire. Sa santé n'était pas pourtant flamboyant­e. Il sortait d'un AVC, faisait de rares apparition­s publiques sur une chaise roulante et ne s'était pas adressé au peuple depuis déjà plus d'une année. C'est que les errements de sa politique n'avaient pas encore éclaté au grand jour.

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