EUROPE : LE « MIRACLE DE LA PAIX » DOIT ETRE CONSOLIDE
Europe de la guerre, Europe de la paix ? L'Europe est la partie du monde qui est allée au bout, tant de la violence guerrière que de la recherche de la paix. Par Cyrille Schott, préfet (h.) de région, ex-directeur de l'INHESJ, membre du bureau d'EuroDéfense France.
L'Europe a provoqué la guerre, la Seconde Guerre mondiale, la plus mangeuse d'hommes de tous les temps, de 50 millions à plus de 70 millions de morts, selon les estimations ; elle a été, au moins deux fois, au coeur d'une guerre qui a touché le monde entier ; elle a été à l'origine du siècle, le XXe, le plus meurtrier dans l'histoire de l'humanité (sans doute 200 millions de victimes). Elle a poussé dans ses plus extrêmes limites la guerre, parfois civile, pour une idée, que ce soit une idée profane, telles celles de la Nation, de la démocratie, du communisme, du national-socialisme, ou une idée religieuse. Par son cheminement intellectuel, scientifique et technique, elle a permis la guerre totale et la domination du monde par la guerre coloniale.
L'Europe a donné toute sa vigueur à l'idée de paix. Elle a permis l'éclosion de la religion, le christianisme, qui enseigne l'amour du prochain et, dans ses fondements, rejette le glaive. Elle a donné naissance à des penseurs qui ont réfléchi à la paix perpétuelle, comme l'abbé de Saint
Pierre ou Kant. C'est l'esprit de l'Occident, enfant de l'Europe, qui a suscité des conférences de la paix comme celles de la Haye (1899 et 1907), qui a donné naissance à la SDN puis à l'ONU, ou qui a généré un accord international de renoncement à la guerre, le pacte Briand-Kellog de 1928, celuici couronnant les années 1920, où la SDN joua un rôle positif et Briand-Stresemann formèrent un premier couple franco-allemand dédié à la paix.
LE « MIRACLE DE LA PAIX »