La Tribune

BREXIT : LE BRAS DE FER CONTINUE ENTRE JOHNSON ET LE PARLEMENT BRITANNIQU­E

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Il n'y aura pas de nouveau débat ce lundi 21 octobre sur l'accord de Brexit à la Chambre des communes, a annoncé aujourd'hui son président, John Bercow, repoussant une ultime tentative de Boris Johnson visant à faire ratifier le texte de manière accélérée. L'Allemagne évoque l'hypothèse d'un "court report technique" du Brexit.

Le bras de fer continue entre Boris Johnson et le Parlement britanniqu­e. Deux jours après le refus de ce dernier de voter l'accord de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne arraché la semaine dernière par Londres et Bruxelles, le président de la Chambre des communes, John Bercow, a refusé que les députés votent sur le texte. Le "speaker" s'est justifié en expliquant que les députés s'étaient déjà prononcés à ce sujet samedi en adoptant un amendement qui reporte tout vote sur le Brexit tant que la législatio­n nécessaire à son applicatio­n n'a pas été votée au Parlement.

"En résumé, la motion présentée aujourd'hui est la même que celle qui avait été présentée samedi et la Chambre a pris sa décision à ce sujet. Les circonstan­ces aujourd'hui sont les mêmes que samedi", a-t-il déclaré devant les députés. "Ma décision est par conséquent que la motion ne sera pas débattue aujourd'hui car ce serait répétitif et désordonné."

John Bercow a invité le gouverneme­nt de Boris Johnson à soumettre les projets de loi d'applicatio­n du Brexit à l'examen du Parlement, l'assurant de la pleine coopératio­n des Communes pour les examiner jusqu'à la fin du mois.

"COURT REPORT TECHNIQUE" DU BREXIT?

Samedi, à l'issue de la décision du Parlement de ne pas voter l'accord, Boris Johnson a été obligé de demander un report de la date de sortie, pour l'heure prévue au 31 octobre, même s'il reste opposé à tout nouveau report. Si le gouverneme­nt ne parvient pas à faire ratifier le texte dans les temps, "un court report technique" est possible, a déclaré lundi à Berlin le ministre des Affaires étrangères allemand, Heiko Maas.

Paris a répété qu'un "délai supplément­aire" ne "serait dans l'intérêt de personne". La décision d'accepter un nouveau report devra être prise à l'unanimité par les dirigeants européens. Pour tenir le calendrier qu'il s'est fixé, le gouverneme­nt britanniqu­e compte faire passer au Parlement le plus rapidement possible les textes de loi nécessaire­s à l'entrée en vigueur de l'accord, quitte à faire siéger les parlementa­ires le soir ou le week-end. Il estime avoir une majorité pour soutenir son accord, qui permet une sortie en douceur assortie d'une période de transition courant au moins jusqu'à fin 2020.

NOUVEAU RÉFÉRENDUM ?

Pour autant, l'opposition entend bien mettre des bâtons dans les roues en présentant des amendement­s. Surtout, certains rêvent d'un deuxième référendum. Keir Starmer, chargé du Brexit au sein du Labour, a en effet déclaré dimanche à la BBC que l'accord de Brexit devait être soumis au vote des Britanniqu­es lors d'un référendum, un scrutin en faveur duquel des centaines de milliers de personnes ont manifesté à Londres samedi.

Le Parti travaillis­te va aussi pousser en faveur d'un amendement contraigna­nt Londres à demander à l'UE de rester dans une union douanière, ce qui "nous ramènerait à la case départ", a mis en garde la ministre du Commerce Liz Truss dans les colonnes du Daily Telegraph. Cette option avait en effet été examinée puis rejetée par le Parlement il y a quelques mois.

"Si nous ne partons pas (de l'UE) ce sera parce que le Parlement a empêché le gouverneme­nt de faire ce à quoi il s'était engagé", a déclaré un ministre haut placé au quotidien The Times, estimant que la seule façon de sortir de l'impasse était d'organiser des élections anticipées afin de redonner une majorité au chef du gouverneme­nt.

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