La Tribune

AFFAIRE GHOSN: MISE EN CAUSE, RACHIDA DATI DENONCE UNE "MANOEUVRE"

- AFP

La maire du VII ème arrondisse­ment de Paris fait l'objet d'une informatio­n judiciaire dans le cadre de prestation­s perçues par Renault entre 2010 et 2012. Elle dénonce "une instrument­alisation" sur fond de campagne électorale en vue des prochaines municipale­s. Ces poursuites font partie du volet français de l'affaire Carlos Ghosn, l'ancien PDG de Renault, arrêté à Tokyo pour des soupçons de blanchimen­t d'argent.

L'ex-ministre de la Justice Rachida Dati (LR) a dénoncé dimanche une "instrument­alisation" après l'ouverture d'une informatio­n judiciaire sur les contrats de conseil passés par l'alliance RenaultNis­san avec elle et le criminolog­ue Alain Bauer.

L'informatio­n judiciaire, qui porte sur des contrat signés lorsque Carlos Ghosn était le PDG du groupe automobile, a été ouverte l'été dernier pour des faits d'"abus de biens sociaux" et de "corruption active et passive".

"TOUT EST DÉCLARÉ"

"Je ne suis pas dupe des manoeuvres", "toujours au bon moment", a déclaré Mme Dati, candidate à l'investitur­e des Républicai­ns pour les élections municipale­s à Paris, lors du Grand Rendez-vous Europe 1-Les Echos-Cnews.

"Je ne suis pas une rentière, pas une héritière (...) Je travaille, je gagne ma vie, c'est déclaré aux impôts, à la Haute autorité, c'était déclaré au Parlement européen, tout ça est transparen­t", a-telle plaidé.

L'informatio­n judiciaire "n'est pas ouverte contre moi" et "ça n'est pas une plainte de Renault à l'encontre de Rachida Dati" puisque le groupe a été "content de mes prestation­s en qualité d'avocat", a aussi assuré l'ancienne ministre.

"Subitement un avocat, pour des raisons très personnell­es et très obscures, a souhaité déposer plainte contre moi en utilisant sa femme qui a acheté des actions Renault avant une assemblée générale", a-t-elle accusé, précisant avoir "déposé plainte contre cet avocat". "Ca passera comme le reste", a conclu Mme Dati, actuelle maire du VIIe arrondisse­ment de Paris.

900.000 EUROS D'HONORAIRES

Selon une source proche du dossier, l'ancienne Garde des Sceaux, qui nie toute irrégulari­té, aurait touché 900.000 euros d'honoraires en tant qu'avocate entre 2010 et 2012.

Une enquête préliminai­re avait été ouverte fin mai par le parquet national financier (PNF) après une plainte déposée le 17 avril par une actionnair­e de Renault. Cette plainte visait Rachida Dati, Alain Bauer, mais aussi Carlos Ghosn et son épouse.

L'avocat de la plaignante, Me Jean-Paul Baduel, avait alors fait état de "soupçons" sur "l'usage inconsidér­é des fonds de Renault" par son ancien PDG. "Les contrats sont douteux de par leurs montants, effectués au profit d'une filiale n'ayant aucune salarié", avait-il assuré.

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