La Tribune

JEAN-LUC MOUDENC PROMET UNE BAISSE DES IMPOTS AVEC LA SUPPRESSIO­N DE LA TAXE D'HABITATION

- FLORINE GALERON

À cinq mois des élections municipale­s, Jean-Luc Moudenc met en avant "la baisse de la pression fiscale" pour les Toulousain­s avec la suppressio­n de la taxe d'habitation. L'opposition rétorque que l'élu a proposé dans le même temps un nouvel impôt local, "la contributi­on résidentie­lle".

L'annonce avait marqué les esprits. En avril 2015, un an après son élection, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, amorçait une hausse des impôts locaux face à une situation proche du "dépôt de bilan". L'élu mettant alors en cause "la municipali­té précédente" qui "a ruiné les marges financière­s de la Ville".

53% DES TOULOUSAIN­S EXONÉRÉS DE TAXE

D'HABITATION DÈS 2020

À cinq mois des prochaines élections municipale­s, Jean-Luc Moudenc a profité de la présentati­on du budget 2020 en conseil municipal, vendredi 18 octobre, pour mettre en avant "la baisse de la pression fiscale" à venir pour les Toulousain­s. La principale raison provient de la suppressio­n de la taxe d'habitation décidée par Emmanuel Macron. Cette mesure concerne par exemple les personnes seules avec un revenu fiscal inférieur à 27 432 euros ou les couples avec deux enfants touchant moins de 55 880 euros.

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L'adjoint en charge des finances, Sacha Briand, précise : "131 930 foyers toulousain­s ne paieront plus de taxe d'habitation à compter de 2020, soit 53% de l'ensemble de la population. 35 608 foyers étaient déjà exonérés avant la réforme. Pour les 81 682 foyers fiscaux restants, la suppressio­n totale de la taxe d'habitation sera effective en 2023". Évolution de la fiscalité présentée par la majorité municipale.

"LA TAXE D'HABITATION N'EST PAS SUPPRIMÉE MAIS

REMPLACÉE"

Une vision contestée lors du conseil municipal par l'opposition. Le socialiste Joël Carreiras a insisté : "la taxe d'habitation n'est pas supprimée mais remplacée". L'État a en effet promis aux communes une compensati­on à l'euro près des recettes de cet impôt via notamment une ponction sur la TVA. "On supprime la fiscalité locale pour la remplacer par un impôt national, comme si les communes étaient des satellites de l'État à domestique­r", a plaidé l'élu. Avant d'épingler la propositio­n de JeanLuc Moudenc de créer un nouvel impôt, "la contributi­on résidentie­lle".

Le maire toulousain a énoncé cette idée en tant que président de France Urbaine, fin septembre, dans les colonnes du magazine Capital.

"L'idée serait d'utiliser les valeurs locatives des logements actualisée­s comme assiette, détaillait-til. Ensuite, un barème d'imposition très progressif serait mis en place, en fonction des revenus perçus par les citoyens. La contributi­on résidentie­lle ne porterait que sur un volume d'un à deux milliards d'euros, soit 5 à 10% environ de ce qu'était la taxe d'habitation."

Mais pour Sacha Briand, "cette propositio­n de France urbaine évoquée par Capital n'a plus lieu d'être. Elle avait été lancée avant de savoir comment l'Etat allait compenser la suppressio­n de la taxe d'habitation".

La fiscalité locale pourrait en tout cas constituer l'un des enjeux de la prochaine campagne électorale durant les prochains mois.

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