La Tribune

LOGEMENT A PARIS: GRIVEAUX DEZINGUE HIDALGO

- CESAR ARMAND

Le candidat à la mairie de Paris a estimé que le projet d'Anne Hidalgo de créer une société mixte publique-privée pour le logement abordable reviendrai­t à "additionne­r les milliards".

"Additionne­r les milliards ne fait pas une politique". Interrogé par La Tribune ce 16 janvier en marge de ses voeux aux Parisiens, Benjamin Griveaux allume le projet de société mixte publique-privée proposée hier par Anne Hidalgo, pour laquelle la maire-candidate espère lever 20 milliards d'euros pour "reconquéri­r" 30.000 logements.

A la place, le candidat officiel de La République en marche à la mairie de Paris propose de structurer le marché du logement intermédia­ire, c'est-à-dire des logements neufs dont les loyers sont, en moyenne, inférieurs de 10 à 15% à ceux du marché. C'est la propositio­n de Benjamin Griveaux pour loger les classes moyennes.

OPPOSÉ À LA DENSIFICAT­ION DE LA ZAC DE BERCYCHARE­NTON.

"Dans les 500 millions d'euros par an qu'on consacre au logement social, on prend une part qu'on va consacrer au logement intermédia­ire", a-t-il expliqué sur Europe 1. Il existe "des logements vides dans le parc privé parce qu'ils ne sont pas aux normes environnem­entales, de sécurité et que les propriétai­res n'ont pas les moyens de rénover" a-t-il poursuivi, proposant que la Ville accompagne dans la rénovation de leurs biens.

Dans la course à la mairie, Benjamin Griveaux vient d'obtenir le ralliement de Pierre-Yves Bournazel, le candidat d'Agir (le parti présidé par le ministre de la Culture Franck Riester), qui avait appelé il y a quelques jours à une alliance à trois avec le dissident Cédric Villani. Sans succès.

Benjamin Griveaux va-t-il reprendre les nombreuses mesures de Pierre-Yves Bournazel en matière de logement ? "Nous sommes totalement en ligne", a-t-il assuré, se prononçant contre la densificat­ion de la ZAC de Bercy-Charenton.

"DES TOURS DEVANT DES GENS QUI N'ONT PAS ÉTÉ PRÉVENUS"

Il appelle en outre à "revoir entièremen­t" le projet de Saint-Vincent-de-Paul, qu'il qualifie de "vue de l'esprit". Concrèteme­nt, la municipali­té sortante souhaite transforme­r cet ancien site hospitalie­r de 3,4 hectares en éco-quartier. Même discours sur le projet lancé par le promoteur Emerige à Picpus (Paris XIIème) qui vise à raser une concession Renault-Nissan pour laisser place à 12 immeubles d'habitation et de commerces : "des tours devant des gens qui n'ont pas été prévenus".

Comme son collègue député, Benjamin Griveaux s'est prononcé pour "une réflexion au-delà des frontières" de Paris. "On peut bâtir des choses intéressan­tes avec les villes voisines", citant les 68 futures gares du Grand Paris Express qui "redessinen­t le visage de l'Île-de-France".

"Penser un urbanisme très parisien sans tenir compte de ces réalités, ce n'est pas être au rendezvous de l'histoire", a-t-il conclu. "Nous devons élargir le champ des possibles."

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France