La Tribune

LA BOURSE DE PARIS OPTIMISTE, MALGRE LE GROS PLONGEON DE LA DISTRIBUTI­ON, CASINO ET FNAC DARTY EN TETE

- LATRIBUNE.FR

Plombé par l'impact négatif des mouvements sociaux en France, le secteur de la distributi­on s'effondrait aujourd'hui à la Bourse de Paris qui, malgré tout, réussit finit dans le vert.

La Bourse de Paris réussit à améliorer ses gains (+1,07%) vendredi en fin d'après-midi, sortant de l'apathie de ces derniers jours - une performanc­e, alors même que le secteur de la distributi­on s'effondrait, plombé par l'impact négatif des mouvements sociaux en France.

À 17 heures (16H00 GMT) le CAC 40 prenait 64,80 points à 6.103,83 points. La veille, il avait fini tout juste dans le vert (+0,11%). La cote parisienne a ouvert en hausse et a progressiv­ement amélioré ses gains tout au long de la matinée.

LA DISTRIBUTI­ON PÉNALISÉE

Sur le terrain des valeurs, le secteur de la distributi­on était largement pénalisé par l'annonce de l'impact négatif des grèves sur leurs résultats.

Fnac Darty, après avoir averti que ses résultats au quatrième trimestre seraient affectés par un manque à gagner de 70 millions d'euros en décembre en raison des mouvements sociaux contre la réforme des retraites qui ont secoué la France, plongeait d'emblée ce matin jusqu'à -17,87%. L'action se redressait en fin de journée mais toujours en baisse de -7,88% à 46,66 euros

Idem pour Casino qui chutait d'environ 12% à l'ouverture de la Bourse, baisse ramenée à -6,06% à 36,41 euros en fin de journée. Le distribute­ur avait d'une part annoncé le repli en 2019 de son chiffre d'affaires de 5,46% à 34,6 milliards d'euros du fait de la sortie des comptes de

Leader Price (en cours de cession à l'allemand Aldi) et, d'autre part "révisé à la baisse son objectif de croissance du résultat opérationn­el annuel (Ebit) pour la France, de +10% à +5%", citant comme "raison majeure" l'impact des mouvements sociaux de décembre, écrit Barclays dans une note. Impact évalué par le distribute­ur à environ 80 millions d'euros. Cette nouvelle prévision exclut l'activité "sous-performant­e" de son enseigne discount Leader Price, en cours de cession à l'allemand Aldi, précise Barclays, ajoutant que "d'autres objectifs financiers pourraient être à risque".

La banque s'interroge notamment sur la capacité de Casino à atteindre son objectif 2019 de générer un flux de trésorerie disponible de 0,5 milliard d'euros en France.

Par ailleurs, Rallye, la maison-mère de Casino - sous procédure de sauvegarde depuis fin mai en raison d'importante­s difficulté­s financière­s - a indiqué jeudi soir que la plupart des porteurs d'obligation avaient rejeté ses projets de plan de sauvegarde, lors de la tenue d'assemblées générales. Cependant, le quorum n'a pas été atteint pour deux de ces assemblées, qui doivent se prononcer "lors d'une seconde convocatio­n le 27 janvier 2020", a précisé Rallye dans un communiqué. L'action Rallye reculait en fin de journée de 4,29% à 9,15 euros.

Dans leur sillage, Carrefour refluait de 0,57% à 14,75 euros.

LES VALEURS FRANÇAISES QUI MONTENT

Renault prenait pour sa part 0,27% à 39,64 euros. Le groupe a enregistré une baisse de ses ventes mondiales de 3,4% en 2019, mais un peu moins fortement toutefois que le marché, à 3,75 millions de véhicules, limitant les dégâts grâce au succès de sa gamme "low cost".

EDF bondissait de 6,6% à 10,82 euros. Le gouverneme­nt a mis au point un projet de réforme du mécanisme qui permet aux concurrent­s d'EDF d'accéder à sa production nucléaire, réforme censée "protéger le consommate­ur" et garantir des revenus à l'opérateur historique, a-t-on appris jeudi de sources concordant­es.

WALL STREET OPTIMISTE

Wall Street se préparait de son côté à ouvrir dans le vert. Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average prenait 0,22% tandis que l'indice élargi S&P 500 gagnait 0,24% et que le Nasdaq, à forte coloration technologi­que, s'appréciait de 0,37%.

"Dans l'immédiat, les investisse­urs saluent les nouveaux records de Wall Street et les indicateur­s macroécono­miques chinois rassurants", a souligné Franklin Pichard, le directeur général de Kiplink Finance.

"L'économie chinoise a enregistré une croissance de 6,1% de son PIB l'an dernier. Bien que ce soit le rythme le plus faible depuis 1990, notamment plombé par la guerre commercial­e, cette évolution est conforme aux anticipati­ons des analystes. De plus, un sursaut semble se dessiner du côté de la production industriel­le chinoise, en hausse de 5,7% sur un an en décembre, sa meilleure performanc­e depuis mars", a-t-il complété.

La place parisienne végétait depuis le début de la semaine, en se projetant déjà au-delà de la signature effective depuis mercredi d'un premier accord commercial pourtant très attendu entre la Chine et les États-Unis mercredi, après 18 mois de bras de fer.

Du côté des indicateur­s, après les chiffres chinois, les mises en chantier de logements aux ÉtatsUnis et la production industriel­le pour décembre sont attendus tout comme la confiance des consommate­urs en janvier.

(avec AFP)

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