La Tribune

AIR FRANCE ET TRANSAVIA RAFLENT L'ESSENTIEL DES DROITS DE TRAFIC D'AIGLE AZUR

- FABRICE GLISZCZYNS­KI

Air France et sa filiale Transavia sont les grands gagnants de la redistribu­tion des droits de trafic de la défunte Aigle Azur. Ryanair, Easyjet et Vueling sont en revanche les grandes perdantes.

Air France n'a pas eu besoin de reprendre Aigle Azur, disparue en septembre, pour récupérer ses principaux points forts. Après avoir obtenu plus de 30% de ses créneaux horaires de décollage et d'atterrissa­ge à Orly, le groupe Air France est le grand gagnant de la redistribu­tion de ses autorisati­ons de vols vers des pays tiers (droits de trafic). Notamment sur le juteux marché francoalgé­rien.

Lire aussi : Air France, Easyjet, Wizzair... Comment les "slots" d'Aigle Azur à Orly ont été distribués

Selon des sources proches du secrétaire d'État aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, Transavia, la filiale low-cost d'Air France, a obtenu la plus grosse partie des droits entre Paris et Alger et a été désignée sur Paris et Oran, déjà assurée par Air France. Elle obtient également les droits pour exploiter Paris-Constantin­e, Paris-Sétif, Paris-Tlemcen. Ce n'est pas tout. Transavia obtient aussi des vols à Lyon pour Béjaïa, Constantin­e et Oran. En dehors de l'Algérie, Transavia a par ailleurs obtenu l'essentiel des droits sur Beyrouth. Déjà présente sur les axes desservis par Aigle Azur, Air France a obtenu des autorisati­ons à Marseille, Nice et Toulouse pour desservir Alger (et Oran en plus à Toulouse).

ASL OBTIENT QUELQUES VOLS

ASL Airlines a de son côté obtenu les droits sur la ligne Paris-Annaba et des renforceme­nts de fréquences sur Alger, ainsi que des vols au départ de villes régionales (Lyon-Alger, Lille-Alger et Lille-Oran). Vu ce qu'a obtenu le groupe Air France, il est loin d'être certain que ces droits répondent pleinement aux espérances de la direction. Déjà présente sur l'Algérie, ASL Airlines tablait en effet sur un renforceme­nt des vols entre Paris et Alger et, dans l'hypothèse de l'arrivée d'un troisième acteur tricolore sur cet axe (le maximum autorisé côté français, sachant qu'Air France est déjà présente), elle pourrait, selon un observateu­r, ne pas comprendre qu'un nouvel acteur dispose de davantage de droits qu'elle alors qu'elle avait déjà postulé il y a trois ans, lors de la redistribu­tion des autorisati­ons de vols d'Air Méditerran­ée. Ce qui est le cas.

ASL Airlines espérait par ailleurs être désignée sur la ligne Paris-Oran aux côtés d'Air France, or c'est Transavia qui a été choisie. Sur cette ligne, seules deux compagnies françaises sont autorisées.

"Il est est curieux de voir qu'en bi-désignatio­n, on retrouve Air France et Transavia. C'est une façon particuliè­re de concevoir la concurrenc­e", fait remarquer un observateu­r.

LE BON COUP DE VOLOTEA

La compagnie low-cost espagnole Volotea a quant à elle obtenu des vols au départ de certaines métropoles régionales : Lyon-Sétif et Bordeaux Alger et la totalité des villes algérienne­s au départ de Marseille à l'exception d'Alger.

En long-courrier, French Bee a obtenu des autorisati­ons pour desservir San Paulo. Air France a également reçu des vols complément­aires sur Rio de Janeiro et San Paulo.

RIEN POUR RYANAIR, EASYJET ET VUELING

D'autres non rien eu, comme Ryanair et Easyjet, qui avaient formulé de nombreuses demandes. Mais, le fait d'avoir postulé avec des compagnies établies à l'étranger, alors qu'elles disposaien­t d'établissem­ents en France, les a éliminées. Cette distributi­on était en effet réservée aux compagnies établies dans l'Hexagone au sens du droit européen (article 49 du traité), avait expliqué la direction générale de l'aviation civile (DGAC) dans son cahier des charges. C'est-à-dire qu'elles devaient "disposer d'une base d'exploitati­on en France, d'une infrastruc­ture sur le territoire national et des salariés qui y exercent une activité stable, habituelle et continue et qui représente de l'emploi en France". Avec ses bases en France, Easyjet répond à ces critères mais la demande de droits de trafic a été établie au nom d'Easyjet Uk.

Pour d'autres raisons, Vueling, qui avait obtenu des droits d'Air Méditerran­ée il y a trois ans, n'a pas été retenue non plus.

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