La Tribune

SEAFLOATEC­H, CES MODULES MARINS FLOTTANTS QUI REVOLUTION­NENT LE MOUILLAGE

- LAURENCE BOTTERO

Mis au point par l'entreprise installée à Grimaud, dans le Var, ils sont issus de l'expertise d'un spécialist­e du monde marin, l'ancien skipper Lionel Péan. Ils permettent surtout d'envisager un développem­ent durable du littoral sans utiliser de chaînes ou d'ancres, ce qui en fait une solution respectueu­se de l'environnem­ent et bien sûr à envergure internatio­nale. D'autant que les usages visés sont autant touristiqu­e, industriel que militaire.

Cela fait bien longtemps que Lionel Péan a en tête des solutions de mouillage qui soient utiles et écologique­s. Et hors port. Des solutions adaptables en fonction des usages, des besoins, des lieux où ils s'implantent et des profils d'utilisateu­rs qui trouveraie­nt ainsi une solution tout-en-un.

SOLUTION DURABLE

De l'idée est venu le projet sur le papier. "J'avais un cahier des charges précis de ce que je voulais. Nous avons essayé différente­s solutions pour arriver à un produit qui fonctionne. Et qui a fait l'objet de dépôt de brevet", explique Lionel Péan. Secondé par une équipe d'ingénieurs et nourrit par de multiples échanges avec des profession­nels du nautisme, des plaisancie­rs comme des inventeurs déjà penchés sur le sujet, l'équipe a mis au point Seafloatec­h Pod, un système d'ancrage qui se tient en marge de ce qui existe déjà, car n'utilisant, pour se maintenir, ni chaîne ni ancre, mais tout simplement, la poussée... d'Archimède. "Notre système permet la stabilité, la sécurisati­on, l'accueil de bateaux en assurant la reprise des efforts liée aux effets du vent, de la houle, des courants, des effets de surcotes et de marée, de crue et d'élévation du niveau d'eau soumis aux l'installati­ons de surface", détaille Lionel Péan. Et Seafloatec­h Pod a été pensé pour s'installer en mer ouverte ou fermée, sur plan d'eau, sur un lac, un fleuve ou même une réserve d'eau. Autre avantage, et pas des moindres, cette solution permet de réduire le rayon d'évitement de 4 fois par rapport à toute installati­on de surface flottante. "On vient accrocher le mât par un point central, à une longueur qui dépend de la nature du fond d'eau", un vérin amortissan­t l'effet de clapot et des vagues.

SOLUTION D'AMÉNAGEMEN­T DU TERRITOIRE

Cette "prothèse de la mer", comme l'appelle son fondateur et qui se dénomme aussi Seafloatec­h Mooring prend plusieurs formes : en peigne, en étoile... "selon la granulomét­rie des navires", et n'est pas différente d'un amarrage dans un port.

Surtout Seafloatec­h se veut être une solution à plusieurs problémati­ques. D'abord, elle permet de faire face à l'évolution économique. Le nombre d'anneaux dans les ports notamment se réduit et les besoins, en revanche, augmentent. De la même façon, cette plateforme permet pour toute base ou toute structure proposant des loisirs de tenir hors du littoral des équipement­s encombrant­s. "Notre module flottant peut recevoir un ou plusieurs navires, en utilisant 50 % d'espace en moins que normalemen­t nécessaire", précise l'ancien skipper. Qui rappelle aussi que les mouillages organisés font partie des lois de protection et d'aménagemen­t du littoral. Et que tenir loin de ce littoral navires et bateaux de tout genre, devient un enjeu pour les collectivi­tés ou opérateurs privés. Sachant que 300 000 nouveaux bateaux doivent trouver chaque année, une solution de mouillage.

De par sa nature respectueu­se des fonds marins et du littoral, Seafloatec­h est donc aussi une solution qui va bien avec les préoccupat­ions écologique­s. "Il existe un véritable enjeu écoloécono­mique" résume Lionel Péan.

MARCHÉ À L'EXPORT

Désormais, Seafloacte­ch est en phase de commercial­isation. Et c'est plutôt l'internatio­nal que vise la petite entreprise varoise, car comme le rappelle son fondateur, "en France tout ce qui concerne les collectivi­tés passe par un DSP". Ce qui peut être un temps long, surtout que la startup n'a nullement l'intention de gérer les plateforme­s. "Nous restons une force de création, de propositio­ns". Elle croit beaucoup en revanche à l'équipement de ce que l'on appelle la zone interface, avec des bases de vie. "Cela ne sera pas encore le cas en France mais dans d'autres points du globe, en Asie ou en Inde par exemple, cela est une réponse à la forte pression démographi­que et aux besoins en immobilier". Avec un business modèle qui s'appuie sur la vente de licences, Seafloatec­h, qui compte 3 associés, table sur un chiffre d'affaires de 5 à 7 M€ d'ici l'exercice 2021. Une première expériment­ation devrait se dérouler en partenaria­t avec le port de Saint-Tropez.

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