La Tribune

MUNICIPALE­S 2020 : A CLERMONT-FERRAND, QUI VEUT LE FAUTEUIL D'OLIVIER BIANCHI ?

- SONIA REYNE

La campagne pour les municipale­s 2020 à Clermont-Ferrand mets au coude-à-coude Olivier Bianchi, le maire PS sortant, avec son concurrent historique, Jean-Pierre Brenas, soutenu par la majorité régionale de Laurent Wauquiez, mais aussi avec le candidat LREM, Eric Faidy, cadre chez Michelin. C'est Marianne Maximi, soutenue par La France insoumise, qui jouera les arbitres.

Dès la rentrée, Florent Ménegaux, le président du plus gros employeur privé de la ville, a tenu à clarifier la position de Michelin par rapport aux élections municipale­s :

"Je suis très heureux de permettre aux personnes qui voudraient prendre des responsabi­lités de le faire, mais je tiens a rassurer tout le monde. Il n'y a pas de campagne électorale chez Michelin. Je félicite Eric Faidy pour son engagement, mais je rassure Olivier Bianchi, il n'y a pas de candidat Michelin et l'entreprise travaille et travailler­a avec la ville quoiqu'il arrive. Michelin est neutre dans cette affaire."

Depuis cet été, la rumeur courait qu'un haut cadre Michelin se présentait sous les couleurs de La République En Marche. Un bâton jeté par la majorité présidenti­elle dans les roues du maire sortant. A 58 ans, Eric Faidy, novice en politique, a travaillé en Italie, en Russie, aux Etats-Unis et en Roumanie.

"Je me suis consacré à mon métier et à ma famille. Dans mon travail, j'ai appris à conduire des projets, à gérer des budgets, à manager des équipes," se présente-t-il.

Adoubé par Emmanuel Macron, il s'annonce comme "le premier maire écologiste de ClermontFe­rrand." Soutenu par l'ancien député européen écologiste Jean-Paul Besset, il ambitionne de "métamorpho­ser Clermont-Ferrand pour en faire une ville verte et solidaire en repensant l'urbanisme, les déplacemen­ts", persuadé que la transition écologique créera des emplois.

Il propose aussi d'augmenter les effectifs de police municipale et ne s'interdit pas de les armer. Il a le soutien des militants du Modem et agace particuliè­rement Jean-Pierre Brenas.

Un accord qui n'avait pas protégé la majorité sortante en 2014, puisqu'elle avait eu besoin des voix du leader historique de l'extrême gauche à Clermont-Ferrand, Alain Laffont, pour conserver la mairie.

Le bilan d'Olivier Bianchi, tant pour la culture que pour l'enfance et la petite enfance n'est pas mauvais. Il les revendique comme des choix de justice sociale au même titre que sa volonté de ne pas privatiser les énergies : la gestion de l'eau lui semble des choix écologique­s fort pour l'avenir.

La ville a considérab­lement changé de visage même si ses choix d'urbanisme ne font pas toujours l'unanimité.

"Nous n'avons pas suffisamme­nt anticipé la mutation autour du vélo. Il manque des pistes", reconnaît Olivier Bianchi.

Si au début de son mandat il pouvait sur-réagir, notamment sur les réseaux sociaux, aujourd'hui de prendre de la hauteur.

"Le rôle d'un maire c'est d'apaiser, particuliè­rement dans une société ou les incivilité­s et les inquiétude­s sont exacerbées," poursuit-il.

Celui qui n'inquiète pas vraiment le maire sortant, c'est Philippe Fasquel, dernier arrivé sur la scène politique. Ce comédien de 53 ans, enseignant, fondateur du groupe local de Greenpeace, représente le collectif Cause Commune, une liste de citoyen déçus de l'offre politique.

"Nous proposons une alternativ­e hors des partis politiques et des intérêts privés," indique celui qui fait tout de même les yeux doux à Jean-Pierre Brenas même s'il précise "échanger avec tous les candidats".

Directemen­t issu des luttes sociales et écologique­s, le programme fait une large place à la transition écologique et sociale, ainsi qu'au RIC. Le scrutin du premier tour va surtout lui permettre de compter ses effectifs.

LA FRANCE INSOUMISE EN ARBITRE

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Celle qui tient l'élection d'Olivier Bianchi dans sa main, c'est Marianne Maximi. Tête de liste de Clermont-Ferrand en Commun, soutenue par La France insoumise, issue du Front de gauche, elle siège à l'hôtel de ville depuis 2014 et bénéficie d'un capital de sympathie dans les quartiers populaires, chez les écologiste­s déçus d'EELV et chez les militants de gauche.

Seule femme tête de liste aux municipale­s à Clermont-Ferrand, jeune et déjà très expériment­ée, son bilan critique de la majorité sortante s'appuie sur une excellente connaissan­ce des dossiers. Ce sont ses voix qui feront la différence pour rafler la mairie. D'autant qu'Olivier Bianchi l'assure : "je ne m'associerai pas avec Faidy, son programme est libéral, c'est du giscardism­e low coast."

Depuis la libération, Clermont-Ferrand est restée dans le giron de la gauche. Et aimerait bien y rester.

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