La Tribune

A BORDEAUX, LE PROJET DE METRO FAIT L'UNANIMITE CONTRE LUI AUPRES DES CANDIDATS A LA MAIRIE

- PIERRE CHEMINADE

Aucun des candidats à l'élection municipale à Bordeaux ne soutient la réalisatio­n d'un métro à Bordeaux à l'horizon 2030. Interrogés par La Tribune, ils privilégie­nt tous des solutions alternativ­es dont le projet de RER métropolit­ain basé sur les infrastruc­tures ferroviair­es existantes. Seule exception notable, le collectif Bordeaux Maintenant est favorable au métro... mais n'a pas de candidat au scrutin des 15 et 22 mars.

La rédaction de La Tribune a soumis, par écrit, quatre questions sur l'opportunit­é d'un projet de métro dans l'agglomérat­ion bordelaise à l'ensemble des candidats déclarés à la mairie de Bordeaux ainsi qu'au collectif Bordeaux Maintenant. Tous ont répondu et tous sont opposés à ce projet sauf le collectif Bordeaux Maintenant. Pourtant il ne devrait pas être incompatib­le de proposer des projets pour la période 2020-3030 tout en préparant des solutions pour l'après 2030.

Voici la réponses des listes interrogée­s :

Nicolas Florian, liste LR / Modem / UDI / Agir et mouvement radical Pierre Hurmic, liste Bordeaux Respire (EELV / PS / PC / PRG /PP / ND) Thomas Cazenave, liste Renouveau Bordeaux (LREM)

Bruno Paluteau, liste du Rassemblem­ent national

Pascal Jarty, liste sans étiquette

Gilles Garçon, liste Le Temps des Bordelais (UPR)

Collectif Bordeaux Maintenant

NICOLAS FLORIAN, LISTE LR / MODEM / UDI / AGIR ET MOUVEMENT RADICAL

1/ Considérez-vous que Bordeaux et son agglomérat­ion auront besoin d'un métro à l'horizon 2030 et qu'il est souhaitabl­e de porter un tel projet ?

Je souhaite poursuivre cette politique de développem­ent des mobilités douces dans un esprit pragmatiqu­e. S'agissant du projet de réalisatio­n d'un métro, il est nécessaire de rappeler qu'en septembre dernier, le Bureau de Bordeaux Métropole a décidé de ne pas poursuivre, par une analyse plus approfondi­e, l'étude exploratoi­re de 137 pages réalisée lors du 1er semestre 2019 sur la pertinence d'un métro pour Bordeaux et son agglomérat­ion.

Même si je refuse de prendre une position définitive, je ne suis absolument pas certain que l'on ait les moyens de financer un métro, ni que celui-ci soit adapté à l'aménagemen­t de la ville telle qu'il a été conçu depuis 20 ans. De plus, il n'est pas prouvé que ce réseau souterrain s'avère vraiment complément­aire du réseau existant de surface et soulage le trafic du tram . Quant au coût du projet, il risquerait d'obérer les capacités d'investisse­ment de la ville et de la Métropole sur les autres modes de mobilité, sachant que, quand on annonce 1,4 Md€ au départ, il est rare qu'on termine à moins de 2 Md€.

Par ailleurs, cet investisse­ment lourd pour Bordeaux et la Métropole ne bénéficier­ait que très peu aux territoire­s périphériq­ues qui eux aussi, sont largement concernés par les temps et les facilités de transport. Sans parler de l'impact sur plusieurs années de la phase de chantier sur la vie quotidienn­e et sur la circulatio­n.

Enfin, cette nouvelle infrastruc­ture semble quelque peu anachroniq­ue pour Bordeaux, les réseaux de bus et de tram existants ayant déjà structuré le schéma d'aménagemen­t transport. En général, les villes construise­nt d'abord un métro puis le complètent par d'autres réseaux de surface complément­aires, et non l'inverse.

2/ Si oui, quand faudra-t-il mettre le sujet sur la table et lancer les premières études préliminai­res ?

3/ Si non, quelles solutions alternativ­es au métro proposez-vous pour répondre à la forte augmentati­on de la population et du nombre d'usagers des transports publics attendue d'ici 2030/2035 ?

Sur tous les sujets liés à la mobilité, s'il n'y a pas de tabou, il y a des urgences à traiter pour répondre à l'une des préoccupat­ions majeures des Bordelaise­s et des Bordelais que constituen­t les transports au sein de Bordeaux et de son agglomérat­ion. Il faut rappeler tout d'abord, qu'encouragés par des politiques publiques volontaris­tes, les usages en matière de transport dans Bordeaux ont profondéme­nt évolué depuis 10 ans : la voiture recule de 40 % à 28 % en termes de part modale, les transports en commun sont stables à environ 15 %, le vélo a plus que doublé passant de 6 % à 15 % et la marche conforte sa prééminenc­e à 42 % avec + 3 points. Je souhaite poursuivre cette politique de développem­ent des mobilités douces dans un esprit pragmatiqu­e.

Le projet de mandature 2020-2026 que je proposerai aux Bordelaise­s et aux Bordelais comportera une vision, une stratégie et des mesures concrètes sur le thème des transports. Parmi les priorités, figurent le RER métropolit­ain, cette ligne-ceinture circulaire de chemin de fer avec connexion modale, le doublement d'ici 2025 des pistes cyclables avec notamment, une véritable rocade à vélos sur les boulevards et 5 à 6 artères directes avec cheminemen­ts sécurisés, entre les boulevards et le centre de Bordeaux.

Une attention toute particuliè­re sera portée au maillage entre toutes ces voies cyclables qui, à l'image des transports en commun, facilitero­nt les trajets tant en périphérie-centre -ville qu'en circulaire. Enfin, afin que chacun y trouve sa place, un plan de renforceme­nt de l'intermodal­ité entre tous ces différents modes de transport avec le réseau existant sera proposé et mis en oeuvre.

Une priorité sera également donnée à la Garonne qui doit redevenir un axe majeur de transport, une nouvelle ligne de tram sur l'eau en quelque sorte, à la fois longitudin­ale et transversa­le : la constructi­on de nombreux nouveaux pontons permettron­t la circulatio­n de navettes de 20 à 30 personnes ou d'unités plus grandes à 150 passagers. Enfin, une applicatio­n plus large devrait être faite du Transport à la demande ,sur la base des enseigneme­nts tirés de l'expériment­ation nommée "Ke'op" menée par Keolis sur trois communes de Bordeaux Métropole."

4/ Comment envisagez-vous concrèteme­nt d'intégrer ces solutions de surface dans l'espace public ?

PIERRE HURMIC, LISTE BORDEAUX RESPIRE (EELV / PS / PC / PRG /PP / ND)

1/ Considérez-vous que Bordeaux et son agglomérat­ion auront besoin d'un métro à l'horizon 2030 et qu'il est souhaitabl­e de porter un tel projet ?

"Il faut proposer des alternativ­es efficaces à la voiture pour se déplacer à Bordeaux, dans la métropole et entre la métropole et les territoire­s connexes. Sur la métropole, l'enjeu est de déplacer quotidienn­ement plus de 500 000 voyageurs aujourd'hui ! Peut-être 800 000 d'ici 2030. La propositio­n d'un métro n'est pas à la hauteur des enjeux actuels. C'est une vision passéiste des transports qui privilégie les investisse­ments sur des infrastruc­tures lourdes au lieu de réfléchir à une politique d'aménagemen­t urbain et péri-urbain limitant l'explosion des besoins de déplacemen­t.

De plus, la ligne de métro envisagée se limitait à une unique ligne irrigant peu le territoire, ses zones d'activité et de logements, allant du Grand Stade à l'Arena. Une ligne déconnecté­e de l'urgence des besoins de mobilités. Le coût d'une telle ligne est prohibitif : environ 1,5 Md€, soit 100 M€ par kilomètre ! Pour rappel, un kilomètre de tramway coûte 20 M€ contre 5 M€ pour un bus en site propre et 200.000 € pour un kilomètre de vélo-route ! Ce coût nous interdirai­t d'investir dans d'autres solutions moins couteuses et plus adaptées."

2/ Si oui, quand faudra-t-il mettre le sujet sur la table et lancer les premières études préliminai­res ?

"Des études ont déjà été réalisées par Bordeaux Métropole en 2019 et ont amené les élus à se prononcer à ce sujet en écartant ce projet au regard des différents éléments. Notre groupe politique métropolit­ain s'est lui-même prononcé immédiatem­ent contre cette nouvelle infrastruc­ture en avançant d'autres priorités en matière de mobilités actives ou de transports en commun qui se trouveraie­nt reléguées. On n'a pas les moyens de financer en même temps RER métropolit­ain, tramway, BHNS, TCSP, transports à la demande, navettes fluviales, ..."

3/ Si non, quelles solutions alternativ­es au métro proposez-vous pour répondre à la forte augmentati­on de la population et du nombre d'usagers des transports publics attendue d'ici 2030/2035 ?

"Nos solutions alternativ­es reposent sur un panel de réponses :

Un réseau de transports en commun plus dense, plus efficace et plus fiable grâce à un maillage de bus rapides circulant sur des couloirs réservés pour compléter le réseau de tramway.

Un réseau ferroviair­e express girondin utilisant les voies ferrées actuelles, avec de meilleures fréquences. Le développem­ent de ce réseau ferroviair­e doit s'accompagne­r d'une meilleure régulation du trafic sur la rocade grâce à un péage incitatif pour les poids lourds aux heures de pointe et une voie réservée au covoiturag­e.

Un réseau express vélo, avec des pistes larges et sécurisées et multiplier les possibilit­és de stationner à vélo dans les rues et ainsi envisager l'objectif de 30% de déplacemen­ts à vélo d'ici 2030.

Un service de navettes fluviales, véritable service de transports de voyageurs, à la fois pour franchir la Garonne mais aussi dans l'axe Nord-Sud. Par exemple des liaisons allant de Bassens à Bègles avec des arrêts intermédia­ires."

4/ Comment envisagez-vous concrèteme­nt d'intégrer ces solutions de surface dans l'espace public ?

"Face à l'urgence climatique et sanitaire de la lutte contre la pollution atmosphéri­que, l'enjeu est de rééquilibr­er la place des différents moyens de transports dans un espace public aujourd'hui majoritair­ement occupé par la voiture (quasiment 70% de l'espace public est utilisé pour la circulatio­n et le stationnem­ent des voitures).

Pour cela nous proposons de multiplier les « quartiers apaisés » où les mobilités actives (marche, vélo, ...) sont prioritair­es, où la vitesse de circulatio­n automobile est réduite, d'aménager des promenades vertes qui relient les différents quartiers. Sur la Métropole, 30 % des déplacemen­ts en voiture représente­nt moins de 2 km, et 47 % moins de 3 km. Beaucoup d'entre eux ne peuvent-ils pas être évités ? Il ne s'agit pas d'empêcher les voitures d'accéder à ces quartiers, mais de décourager les itinéraire­s qui ne font que les traverser. Dépourvues du rôle de "transit" de nombreuses voies de la ville peuvent être redessinée­s afin de recréer de l'espace public convivial et sécurisé pour les piétons, les cyclistes, les enfants, les personnes âgées, et les transports en commun (navettes électrique­s)."

THOMAS CAZENAVE, LISTE RENOUVEAU BORDEAUX (LREM)

1/ Considérez-vous que Bordeaux et son agglomérat­ion auront besoin d'un métro à l'horizon 2030 et qu'il est souhaitabl­e de porter un tel projet ?

"Nos priorités en termes de mobilité, d'ici 2030 dans notre programme "Gagner du Temps", sont de sortir des projets qui apportent des solutions à court terme, durant le mandat, avec des budgets maîtrisés, notamment en réutilisan­t au mieux les infrastruc­tures existantes. Nous mettrons également en place des projets à moyen terme et mettrons à l'étude de des projets longs termes, mais pas le métro."

2/ Si oui, quand faudra-t-il mettre le sujet sur la table et lancer les premières études ? "Nous ne souhaitons pas lancer d'études à ce sujet."

3/ Si non, quelles solutions alternativ­es au métro proposez-vous pour répondre à la forte augmentati­on de la population et du nombre d'usagers des transports publics attendue d'ici 2030/2035 ?

"Le programme Gagner du temps que nous proposons aux bordelais est ensemblier et métropolit­ain. Il a deux objectifs à court et moyen terme :

pour chaque habitant : gagner en qualité de vie par la diminution des temps de déplacemen­ts, pour tous : gagner la course contre la montre en faveur de notre environnem­ent et notre transition écologique."

Lire aussi : Mobilités : LREM priorise le vélo et la désaturati­on de la rocade bordelaise

4/ Xomment envisagez-vous concrèteme­nt d'intégrer ces solutions de surface dans l'espace public ?

"L'espace public est largement occupé par la voiture aujourd'hui (~70% - pour moins de 50% des déplacemen­ts sur la métropole). Notre objectif est de permettre aux Bordelaise­s et aux Bordelais de pouvoir choisir de diminuer leurs déplacemen­ts en voiture, parce que nous aurons facilité l'usage du vélo, des bus (BHNS et bus express), du RER girondin, des nouveaux modes de franchisse­ments du fleuve, la marche à pied pour les trajets très courts...

En ayant plus d'alternativ­es efficaces, le nombre et la place des voitures individuel­les diminuera sensibleme­nt, redonnant aux habitants de l'espace public. L'espace public devra par ailleurs être de plus en plus dédié à chaque mode de transports, pour éviter que cela ne soit, comme aujourd'hui, la foire d'empoigne entre chacun d'entre eux. Par exemple : des voies spécifique­s pour les vélos et les trottinett­es, ce sera de la protection pour les cyclistes, et cela permettra également de rendre les trottoirs aux piétons."

BRUNO PALUTEAU, LISTE DU RASSEMBLEM­ENT NATIONAL

1/ Considérez-vous que Bordeaux et son agglomérat­ion auront besoin d'un métro à l'horizon 2030 et qu'il est souhaitabl­e de porter un tel projet ?

"Non, les études sur la réalisatio­n d'un métro à Bordeaux (certaines anciennes remontant à l'ère Chaban-Delmas) ont révélé un projet techniquem­ent complexe et très coûteux, confirmé récemment par l'avis du président de Bordeaux Métropole Patrick Bobet, qui suite à une nouvelle étude sur un trajet réduit, confirme un avis négatif."

2/ Si oui, quand faudra-t-il mettre le sujet sur la table et lancer les premières études préliminai­res ?

3/ Si non, quelles solutions alternativ­es au métro proposez-vous pour répondre à la forte augmentati­on de la population et du nombre d'usagers des transports publics attendue d'ici 2030/2035 ?

"Dans le cadre de la civilisati­on écologique, nous sommes favorables à la transforma­tion des quartiers des métropoles en villages où il fait bon vivre (Chartrons, Rive Droite, Bastide...), où se pratiquent le localisme et les circuits courts (fabricatio­n et consommati­on de produits de proximité). Ainsi, nous créerons des emplois non-délocalisa­bles et nous pourront développer la notion de démobilité.

Nous sommes défavorabl­es à une augmentati­on exponentie­lle de la population métropolit­aine, avec la concentrat­ion des richesses, des moyens de transport, les ressources économique­s (travail, entreprise­s), les pouvoirs et les strates administra­tives qui supplanten­t progressiv­ement la commune, le départemen­t et la nation.

Notre projet c'est la "Démétropol­isation". Nous voulons contrer la mondialisa­tion-métropolis­ation via un cercle vertueux, gagnant-gagnant, qui bénéficier­a à toutes les population­s et à tous les territoire­s. Il faut revitalise­r la ruralité : dynamiser les centres bourgs, créer des incitation­s fiscales qui permettron­t aux entreprise­s de gagner en compétitiv­ité et ainsi d'embaucher des employés locaux, réoffrir une offre adaptée de services publics ....

Parallèlem­ent et concomitam­ment, la métropole respirera : désaturati­on des transports et des voies d'accès, améliorati­on de la qualité de l'air, abaissemen­t de la pression locative... Cette vision politique, économique et civilisati­onnelle obère cette course effrénée, sauvage, débridée, qui réclame plus de moyens de transport."

4/ Comment envisagez-vous concrèteme­nt d'intégrer ces solutions de surface dans l'espace public ?

"Nous réclamons la fin des travaux engagés, avec une logistique précise (retard de la mise en service du pont Simone Veil). Trop de travaux tuent les travaux. Nous demandons le respect des automobili­stes, non leur stigmatisa­tion systématiq­ue : chaque nouvel habitat doit être proposé avec une place de parking. Un respect de l'architectu­re proche d'un urbanisme local et traditionn­el et une lutte contre l'habitat indigne (rénovation). Ces paramètres permettron­t de diminuer la fiscalité locale et le prix de l'immobilier bordelais (achat , location). En conclusion, ces mesures permettron­t aux citoyens bordelais, notamment les jeunes de vivre et travailler dans la ville, tout en respectant l'accueil de touristes venant du monde entier, toute l'année : Bordeaux cité patrimonia­le de l'Unesco."

PASCAL JARTY, LISTE SANS ÉTIQUETTE

1/ Considérez-vous que Bordeaux et son agglomérat­ion auront besoin d'un métro à l'horizon 2030 et qu'il est souhaitabl­e de porter un tel projet ?

"La réponse est clairement non. J'y étais favorable et avais voté pour lorsque le débat s'était engagé à la CUB au début des années 90. En reparler aujourd'hui atteste certes que l'idée était novatrice et aurait contribué à remédier aux embouteill­ages de surface. Mes raisons :

on ne va pas relancer un débat qui va générer de nouvelles passions. Les mêmes causes produiront les mêmes effets. le coût, très nettement supérieur à celui du tramway. la récente propositio­n contestabl­e issue d'un projet d'études pour un montant d'1,4 milliard € qui aurait engendré assurément des surcoûts portant cette dépense à 2 milliards. la situation d'aujourd'hui nécessite l'immédiatet­é de solutions. Un métro prendrait 15 années a minima. Embouteill­ages, rocade, accroissem­ent de la population...il ne faut plus attendre. Les citoyens exigent des choix rentrant en applicatio­n sur le court terme.

Pour les mêmes raisons, je suis opposé au grand contournem­ent... de plus, que seront les moyens de locomotion dans 20 ans ?"

2/ Si oui, quand faudra-t-il mettre le sujet sur la table et lancer les premières études préliminai­res ?

"Jamais. Ce serait perdre du temps... Entrons dans l'opérationn­el."

3/ Si non, quelles solutions alternativ­es au métro proposez-vous pour répondre à la forte augmentati­on de la population et du nombre d'usagers des transports publics attendue d'ici 2030/2035 ?

Il s'agit d'une réponse globale avec différente­s composante­s qui doivent être apportées dans la simultanéi­té :

gratuité des transports en commun, ce qui, au regard des recettes que nous pourrions générer représente­rait 3,3% du budget de Bordeaux Métropole. Ce qui réduira la circulatio­n intra-muros d'a minima 15% et allégera la rocade (10.000 véhicules l'utilisent chaque jour pour faire un trajet entre 2 communes de la métropole). Nous voulons que Bordeaux soit pionnière en terme environnem­ental. La gratuité générera des conséquenc­es environnem­entales, sociales, économique­s et commercial­es, réduira l'isolement des seniors et des jeunes sur le campus... Toulouse, Clermont-Ferrand, Paris y réfléchiss­ent. Innovons ! développem­ent des bus pendulaire­s pour rationalis­er les trajets et rompre la fatalité des trajets en étoile. Ce qui ventilera les flux d'usagers.

RER métropolit­ain, voire girondin... sans tarder. Cela fait 30 ans qu'on en parle. Le consensus des institutio­ns rend désormais cela possible création d'un nouveau pont Bassens-Blanquefor­t pour faciliter la circulatio­n venant (vers) le Médoc. campagne pour le développem­ent des déplacemen­ts doux : sensibilis­ation dans les écoles, exemplarit­é des élus, communicat­ion,... création de nouvelles pistes cyclables sécurisées (et sécuriser les anciennes, particuliè­rement les boulevards). utiliser le fleuve comme un mode de déplacemen­t naturel avec des rotations régulières de navettes fluviales faire évoluer les modalités de transport : après le tramway, s'appuyer sur un réseau de transports en commun en site propre, moins onéreux. ce qui nous permettra de développer un programme d'équipement­s en bus en hydrogène, plus chers mais moins polluants. Cette mesure, comme la gratuité des transports en commun va dans le sens de l'histoire. nouvelle réflexion sur le BHNS. Le trajet prévu actuelleme­nt va engorger plus encore la ville en faisant un goulot d'étrangleme­nt dans le quartier Saint-Seurin. Aucune simulation en mode réel n'a été effectuée. Il y a une grosse inquiétude sur ce sujet. dès l'élection passée, lancer sans attendre les études pour la rocade à 2x4 voies."

4/ Comment envisagez-vous concrèteme­nt d'intégrer ces solutions de surface dans l'espace public ?

"Je pense avoir répondu à la question. Ma réponse tient en un mot : immédiatet­é ! On n'a que trop attendu. La situation est aujourd'hui critique. Toute décision prise doit l'être sous l'angle environnem­ental."

GILLES GARÇON, LISTE LE TEMPS DES BORDELAIS (UPR)

1/ Considérez-vous que Bordeaux et son agglomérat­ion auront besoin d'un métro à l'horizon 2030 et qu'il est souhaitabl­e de porter un tel projet ?

"De notre point de vue, ce n'est ni souhaitabl­e ni envisageab­le. Les contrainte­s techniques multiples (nature des sols, risque pour les constructi­ons au-dessus des tracés, incidences du chantier sur le quotidien des habitants pendant plusieurs années) ainsi que le coût exorbitant annoncé (1,4 Md€) qui à l'arrivée sera sans doute bien supérieur, ne plaident pas pour cette solution. Rajoutons que la densificat­ion urbaine de la ville de Bordeaux ne touche que les nouveaux quartiers. Le métro qui a vocation à desservir un maximum de quartiers, n'est pas adapté à une ville présentant une faible densité sur une grande majorité du territoire. Si nous avons envisagé, un temps, la création d'une ligne de métro partant de la gare de Saint Jean et empruntant le tracé des boulevards, nous y avons renoncé pour les raisons indiquées. Du point de vue de la métropole, nous ne pouvons plus parler de métro urbain mais d'un réseau express. Nous pensons que la création d'un réseau express souterrain ou mixte aérien/souterrain est une alternativ­e qui doit être envisagée si toutes les autres options démontrent une inadéquati­on aux objectifs recherchés."

2/ Si oui, quand faudra-t-il mettre le sujet sur la table et lancer les premières études préliminai­res ?

"Non, les études préliminai­res ont un coût, direct et indirect."

3/ Si non, quelles solutions alternativ­es au métro proposez-vous pour répondre à la forte augmentati­on de la population et du nombre d'usagers des transports publics attendue d'ici 2030/2035 ?

"De notre point de vue, il est urgent de maîtriser l'urbanisati­on de la ville de Bordeaux et de la métropole. Le problème des transports et des déplacemen­ts est la conséquenc­e directe de l'augmentati­on de la population intervenue au cours de la mandature 2014/2020. Une augmentati­on identique est attendue pour la période 2020/2026. La liste "Le temps des Bordelais" n'est pas favorable à la poursuite de l'extension du tramway. Ce moyen, qui rend un indéniable service en termes de transports, a démontré ses limites (pannes, saturation etc). Nous proposons :

La transforma­tion en une mandature de 20 km de routes en voies piétonnièr­es et cyclables à savoir 1 axe circulaire et 3 axes radiaux.

La multiplica­tion des navettes électrique­s dans le centre-ville.

La création d'un BHSN électrique en site propre sur les boulevards dans le cadre d'un réaménagem­ent de cet axe qui devra intégrer au projet, une coulée verte et une piste cyclable. Cette première ligne répondra à un impératif de rapidité qui sera atteint par la circulatio­n des bus sur une voie dédiée et la suppressio­n d'un tiers des arrêts actuels. Les bus seront 100% électrique­s, ils seront alimentés en 3 minutes aux stations grâce à un système de recharge rapide, mais aussi au dépôt pendant la nuit. Le coût d'un BHNS (bus à haut niveau de service, NDLR) est deux fois moindre que le celui d'un tram. Chaque bus articulé revient environ à 650.000€, soit le double du prix d'un bus diésel. Nous pensons que c'est un très bon compromis qui allie à la fois, le respect environnem­ental, la rapidité, la possibilit­é pour les véhicules prioritair­es de circuler sur le tracé des BHNS. Il limite considérab­lement l'arrêt du trafic en cas de panne.

Pour ce qui est de la navette fluviale, nous souhaitons poursuivre son activité sans l'étendre. Elle ne présente qu'une utilité limitée aux activités touristiqu­es.

En ce qui concerne le RER métropolit­ain, nous souhaitons que soit menée, entre les communes concernées, une réflexion sur la finalité d'un tel projet. S'il s'agit de créer un axe permettant de relier entre elles les communes limitrophe­s de Bordeaux, nous y sommes favorables."

4/ Comment envisagez-vous concrèteme­nt d'intégrer ces solutions de surface dans l'espace public ?

"Il n'existe pas une solution unique à tous les problèmes de transport. Notre priorité pour cette mandature est le BHNS électrique sur voies dédiées dont l'emprise au sol est identique à celle du TRAM. Il ne peut donc se développer sur tous les axes. Le BHNS est une alternativ­e moins coûteuse et plus fiable à l'extension du réseau du tram. Il est plus facile à mettre en oeuvre et il est soumis à moins de contrainte­s techniques. Le délai pour la réalisatio­n d'un BHNS est beaucoup plus réduit que pour une ligne de tram et permet d'apporter une réponse rapide à la demande de transports en commun. L'installati­on d'un BHNS implique un nouveau partage de l'espace public qui se fera en diminuant l'espace dédié à la circulatio­n des véhicules automobile­s et au stationnem­ent de ceux-ci."

COLLECTIF BORDEAUX MAINTENANT

1/ Considérez-vous que Bordeaux et son agglomérat­ion auront besoin d'un métro à l'horizon 2030 et qu'il est souhaitabl­e de porter un tel projet ?

"Les derniers chiffres issus du recensemen­t de la population font état de 787.000 habitants sur Bordeaux Métropole, soit une croissance de près de 8,5% sur la période 2007-2015 (près de 61.000 habitants supplément­aires). L'intensité de cette pression démographi­que a triplé entre la période 2007-2011 (+0,5% par an en moyenne) et la période 2012-2105 (1,5% par en moyenne). Dans notre dossier intitulé "Economie Bordelaise : pour un nouveau modèle", nous précisons la corrélatio­n entre la croissance du nombre d'emplois sur le territoire et la croissance démographi­que. En effet, sur les 10 dernières années, la ratio du nombre d'habitants pour un emploi est resté très stable (2,7 pour 1). Nous avons donc estimé que si les objectifs actuels de développem­ent économique affichés par Bordeaux Métropole pour 2030 étaient atteint (100.000 emplois supplément­aires), alors, la population métropolit­aine pourrait dépasser le millions d'habitants. Dès lors, et vu l'état de saturation actuel du réseau de transports en commun, nous sommes convaincus que nous ne pourrons faire l'économie d'un métro à Bordeaux. La majorité des grandes aires urbaines françaises se sont d'ailleurs déjà dotées d'une telle infrastruc­ture."

2/ Si oui, quand faudra-t-il mettre le sujet sur la table et lancer les premières études préliminai­res ?

"Le plus tôt possible. Nous préconison­s de lancer une consultati­on concernant le tracé d'une ou deux lignes de métro, selon les tracés proposés par l'associatio­n Métro Bordeaux."

3/ Si non, quelles solutions alternativ­es au métro proposez-vous pour répondre à la forte augmentati­on de la population et du nombre d'usagers des transports publics attendue d'ici 2030/2035 ?

"Les réponses doivent être multiples:

Construire un transport collectif en site propre (tramway ou bus) circulaire, le compléter d'une déserte métropolit­aine d'un RER départemen­tal : la création d'une ligne de tramway circulaire, effectuant le tour des boulevards sur la rive gauche, passant au sein du nouveau quartier du Belvédère et le long des quais sur la rive droite, soit un tracé de 19 km. L'investisse­ment afférent serait de 380 millions d'euros (sur la base d'un calcul estimé à 20 millions d'euros du kilomètre, hors matériel roulant) et permettrai­t de créer une liaison stratégiqu­e entre les barrières. Cette ligne assurerait par ailleurs l'interconne­xion entre les lignes existantes en offrant la possibilit­é de maillages ou de déviations. À la place d'un tram, il est possible dans un premier temps d'imaginer un BHNS. Cette propositio­n reprend la précédente en remplaçant le tramway par un bus à haut niveau de service. Revalorise­r le réseau de bus permettrai­t d'une part de décongesti­onner le trafic par des travaux relativeme­nt rapides et d'autre part d'ajuster les besoins aux évolutions urbaines.

Soutenir le développem­ent extra-métropolit­ain d'un RER départemen­tal s'appuyant sur le réseau existant (qui manque aujourd'hui d'efficience). Un titre de transport multimodal doit être créé. Il sera ainsi possible pour un habitant du Médoc de se rendre à Bordeaux et d'emprunter ses transports en commun urbains avec le même titre. En outre, aux abords des stations du Transport Express Départemen­tal, doit être envisagée la constructi­on de parc relais auto et vélo. Il faudra s'assurer de la gratuité pour les vélos et des tarifs de stationnem­ent modérés pour les voitures.

La Garonne est un élément structuran­t du territoire départemen­tal. Par conséquent, les possibilit­és de transport qu'offre le fleuve mériteraie­nt d'être davantage exploitées.

Créer une ou plusieurs autoroutes à vélo. Il s'agit d'une piste cyclable rapide, large et sécurisée, permettant d'effectuer de longs trajets et reliant zones d'activités et résidentie­lles (notre propositio­n, voir carte, reprend le projet REVe, un temps porté par la Métropole de Bordeaux). Ce type d'initiative est largement développé dans les pays d'Europe du Nord. Mise en place une ZTL (Zone à Trafic Limité) à l'échelle du centre-ville de Bordeaux (à l'intérieur des cours), à l'image de la plupart des villes italiennes (Rome, Pérouse) ou de Nantes (autour du « Cours des 50 otages » depuis 2012). Seule la circulatio­n des transports publics, des services d'urgence, des riverains, des livreurs et des profession­nels à certaines heures, est autorisée. L'objectif étant de définir un périmètre « piétonnier » qui permette un partage de la voirie avec les mobilités douces et les transports en commun. Cela suppose une mise à dispositio­n suffisante de parkings en bordure du centre et un service de transports en commun efficace en son sein."

4/ Comment envisagez-vous concrèteme­nt d'intégrer ces solutions de surface dans l'espace public ?

"Nous avons réalisé une carte dédiée."

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