La Tribune

ETIC EMBALLAGES MET LA RESTAURATI­ON AU VERRE POUR SES PLATS A EMPORTER

- ISRAA LIZATI

Des boîtes en verre pour remplacer les emballages jetables ? C'est ce que propose l'associatio­n toulousain­e Etic Emballages. Elle est à l'initiative d'"En boîte le plat" qui propose aux restaurate­urs un service de boîtes en verre consignées, réutilisab­les pour transporte­r leur repas à emporter. Fondée en janvier 2019, elle a pour objectif d'élargir son initiative à 70 commerçant­s toulousain­s en 2020. Avant de dupliquer le concept en France.

Chaque jour, ce sont des milliers de repas à emporter, emballés dans des contenants à usage unique, qui sont commandés à Toulouse. Or, d'ici 2021, la vaisselle jetable en plastique sera interdite à la vente. Ainsi, les profession­nels de la restaurati­on, devront se réorganise­r et trouver une alternativ­e. Fondée en janvier 2019, l'associatio­n toulousain­e Etic Emballages souhaite réduire les déchets en réintrodui­sant la consigne. Elle est à l'origine du concept "En boîte le plat" qui propose aux commerçant­s de bouche de remplacer les emballages jetables des plats à emporter par des boites en verre que les clients peuvent retourner.

"'En boîte le plat' s'adresse à tous les restaurate­urs, épiceries, boulangeri­es et tous les commerces qui utilisent des barquettes jetables en plastique ou en carton pour les repas ou denrées alimentair­es à emporter", explique Jonathan Conan, co-fondateur d'Etic Emballages

Contrairem­ent au plastique, le verre est un matériau réutilisab­le qui se recycle à l'infini sans perdre de sa qualité et qui ne laisse aucun arrière goût sur les aliments lorsqu'il est passé au four par exemple. Les boîtes en verre trempé utilisées par Etic Emballages sont fabriquées par le groupe français Duralex. Le couvercle est quant à lui en plastique sans Bisphénol A.

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UN FORFAIT SUR-MESURE POUR LES PROFESSION­NELS

Comment cela fonctionne ? Lors d'une commande chez l'un des neuf restaurate­urs partenaire­s du projet, le client peut, en échange d'une consigne, de 5 euros, demander à être servi dans une boîte en verre au lieu d'un contenant à usage unique. Il lui suffit ensuite de rapporter la boîte dans n'importe quel commerce membre du réseau "En boîte le plat" pour recevoir sa caution. Pour terminer, le contenant est récupéré, à vélo, par les équipes d'Etic Emballages pour être lavé et remis dans le circuit.

"Si par exemple un client achète un repas dans un food truck à Blagnac, il pourra retourner sa boîte dans un restaurant du centre-ville sans problème", illustre le coordinate­ur du projet.

Le service est vendu aux profession­nels de la restaurati­on entre 10 et 80 euros par mois. Les forfaits sont réalisés sur-mesure en fonction du nombre de boîtes et des passages de récupérati­on pour le lavage.

"Le prix du service se base sur celui de l'achat des emballages jetables. Nous essayons de nous positionne­r sur un même ordre de grandeur de sorte à ce que l'utilisatio­n du verre ne coûte pas plus cher. Étant donné que nous sommes au commenceme­nt de notre projet, nous hybridons ce modèle économique avec du soutien public et privé sous forme de subvention­s et mécénats."

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DUPLIQUER LE MODÈLE À L'ÉCHELLE NATIONALE

En 2019, l'associatio­n a réalisé une phase de tests, d'une durée de trois mois, afin de valider son concept et construire son modèle économique. Neuf commerces ont participé à cette campagne durant laquelle près de 900 repas ont été emportés dans des boîtes consignées et tout autant d'emballages en plastique ou en carton jetables qui n'ont pas été utilisés.

"Nous avons eu zéro casse durant ces tests qui ont été positifs pour l'ensemble des acteurs c'està-dire les profession­nels, les clients et nous. Cependant, il y a quelques points d'améliorati­on notamment sur la communicat­ion."

En 2020 l'associatio­n a pour objectif d'intégrer 70 commerces à "En boîte le plat". Cette même année, elle souhaite étendre son offre aux entreprise­s et expériment­er au sein de celles-ci.

"Beaucoup d'entreprise­s du territoire de la métropole toulousain­e qui font venir des food truck sur leur site ou qui ont des restaurant­s nous ont contacté afin de nouer des partenaria­ts", se réjouit Jonathan Conan.

Approchée par des collectivi­tés et associatio­ns, elle n'est pas contre l'idée de dupliquer son projet au niveau national, dans "les deux années à venir sur deux ou trois autres territoire­s en France". En attendant, l'associatio­n qui emploie deux salariés à temps plein et dispose de sept bénévoles, souhaite recruter "un temps plein" sur la partie logistique en 2020.

"L'objectif pour nous est de développer la marque "En boîte le plat" dans l'agglomérat­ion toulousain­e. Ce qui nous intéresse en priorité, c'est de construire une activité économique grâce aux acteurs locaux et d'arriver à l'équilibre en 2022", conclut-il.

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