La Tribune

CHOMAGE PARTIEL, DIVIDENDES... COMMENT LES GRANDS GROUPES FRANCAIS GERENT-ILS LA CRISE ?

- DAMIEN GAUDISSART, AFP

Dans le secteur automobile, Renault, PSA et Michelin ont suspendu l'essentiel de leur production en Europe, même si PSA s'est dit en mesure de la faire redémarrer progressiv­ement.

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L'opérateur de télécommun­ications SFR a fait une demande de chômage partiel concernant 5.000 postes, soit 40% de l'effectif.

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Fnac Darty a mis en place un dispositif de chômage partiel pour plus de 80% de ses effectifs en France.

Saint-Gobain a recours à des réductions d'équipes, du chômage partiel et des arrêts.

Les travailleu­rs saisonnier­s des stations d'hiver ont eux droit au chômage partiel jusqu'au 15 avril, fin de la saison.

DIVIDENDES SUPPRIMÉS

Dans le secteur bancaire, Natixis et Société Générale ont annoncé mardi soir que les dividendes prévus pour 2019 ne seraient finalement pas proposés.

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Dans la filière aéronautiq­ue, l'avionneur Airbus a annulé le versement de son dividende au titre de 2019. Safran a fait de même, de quoi économiser 1 milliard d'euros de trésorerie.

Année blanche aussi pour les dividendes chez JCDecaux, Tarkett, Autogrill et Auchan Holdings. Le géant du BTP Eiffage a choisi mardi "exceptionn­ellement" de ne pas proposer de dividende cette année, comme les groupes TF1 ou Altice Europe.

Chez Engie, les cinq organisati­ons syndicales ont demandé à l'État, actionnair­e de référence, que le dividende 2019 soit entièremen­t affecté au redémarrag­e après la crise.

DIVIDENDES AMÉNAGÉS

Certains grands groupes ont choisi de simplement réduire leurs dividendes.

L'opérateur de transports Transdev, contrôlé publiqueme­nt via la Caisse des dépôts, versera ainsi un dividende total de 23 millions d'euros, soit la moitié de son bénéfice 2019, mais seulement une fois la crise du coronaviru­s terminée.

L'équipement­ier Plastic Omnium va de son côté réduire son dividende de 34% par rapport à l'année précédente, et le géant des stylos, rasoirs et briquets Bic le rognera également d'un tiers, à 1 euro par action.

STATU QUO

Plusieurs groupes, notamment dans le domaine du luxe, ont annoncé leur intention de se passer des dispositif­s d'aide.

L'Oréal a ainsi promis de maintenir "la totalité des emplois", et "ne recourra pas au chômage partiel en France jusqu'à fin juin."

Le groupe s'engage également à ne procéder "à aucun report de charges sociales ou fiscales (cotisation­s, impôts etc.) durant cette période".

Autre mastodonte du luxe, Hermès "maintiendr­a le salaire de base de ses 15.500 collaborat­eurs en France et dans le monde sans avoir recours aux aides publiques exceptionn­elles des différents États, notamment en France en renonçant au dispositif de soutien de l'activité partielle."

Quant au dividende, son montant proposé "sera ramené de 5,00 à 4,55 euros par action".

Le groupe Total, pourtant confronté à une chute vertigineu­se des cours du pétrole brut, "ne solliciter­a pas le soutien de l'État [...], que ce soit sous forme de soutien de trésorerie (prêts bancaires garantis, report de paiement des charges sociales ou fiscales) ou de recours au dispositif exceptionn­el de chômage partiel".

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Publicis "a décidé de maintenir le dividende à 2,30 euros par action, soit 8,5% de hausse par rapport à l'année dernière", tandis que les actionnair­es du fabricant de semi-conducteur­s STMicroele­ctronics se voient proposer un dividende de 0,24 dollar par titre, inchangé par rapport à l'exercice précédent.

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