La Tribune

CORONAVIRU­S: CES CHIFFRES QUI RACONTENT LE CHOC ECONOMIQUE HISTORIQUE

- ANTONIO RODRIGUEZ, AFP

-5%

Zéro, ou plus exactement +0,1%, c'est également la croissance que prévoit la Banque mondiale pour la Chine cette année dans le pire des cas. En janvier, elle tablait encore sur +5,9%.

Les prévisions les plus sombres, à prendre avec des pincettes tant l'ampleur du choc défie les modèles habituels, sont légion. En Allemagne, locomotive économique de l'Europe, le gouverneme­nt attend un recul de 5% au moins de l'activité économique cette année.

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Les pays du G20 devraient subir collective­ment une contractio­n de 0,5% de leur Produit intérieur brut (PIB) cette année d'après l'agence Moody's. Aux États-Unis, elle serait, selon la même source, de -2% et dans la zone euro de -2,2%.

-30%

À Wall Street, le Dow Jones a enregistré le pire trimestre depuis 1987, en perdant 23% depuis le 1er janvier. En Europe, la chute est encore plus forte, frôlant les 30% sur les principale­s places.

Nombre de groupes industriel­s ont vu leurs actions fondre. Ainsi dans l'automobile: le cours du français Renault a dégringolé de moitié depuis le début de l'année, celui de l'allemand Daimler aussi, même sort pour l'américain Ford. Le marché automobile français a chuté de 72,2% en mars et devrait baisser de 20% sur l'année.

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DIVISÉ PAR TROIS

Les prix des deux barils de pétrole faisant référence, le Brent en Europe et le WTI aux États-Unis, ont été divisés par trois depuis le début l'année, pris en étau entre une demande en berne et une offre toujours plus abondante, sur fond de guerre des prix entre les principaux producteur­s mondiaux.

Il s'agit de la plus lourde chute sur un trimestre depuis la création de ces contrats dans les années 1980.

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5.000 MILLIARDS

Les États alignent des milliards pour tenter d'éviter qu'un choc économique de court terme ne se transforme en douloureus­e dépression économique de plusieurs années. Les pays du G20 ont promis d'injecter plus de 5.000 milliards de dollars. Les États-Unis prévoient une aide de plus de 2.000 milliards de dollars aux ménages et aux entreprise­s du pays. La France a annoncé 45 milliards d'euros, dont 8,5 milliards pour soutenir le chômage partiel, un système inspiré par l'Allemagne.

Face au difficulté­s que certains États rencontrer­ont pour rembourser leur dette ou en payer le service, le FMI, le prêteur de dernier recours, assure disposer d'une capacité de prêt de 1.000 milliards de dollars pour les prochaines années.

3 MILLIONS, 8 MILLIONS

La pandémie laisse craindre une flambée mondiale du chômage et des inégalités. Outre-Atlantique, où même les employés en contrat longs peuvent facilement être limogés, les demandes d'allocation­s chômage ont explosé à plus de 3 millions au cours de la semaine du 15 au 21 mars, du jamais vu.

Environ 8,3 millions de personnes risquent de sombrer dans la pauvreté dans le monde arabe en raison de la pandémie, selon la Commission économique et sociale des Nations unies pour l'Asie occidental­e (CESAO). En Asie, la Banque mondiale a estimé que 11 millions de personnes étaient menacées du même sort.

DOUBLE

Plus de 150 dollars le 31 mars, contre 68 environ début janvier: l'action de la société de visioconfé­rence américaine Zoom s'est envolée, au fur et à mesure qu'une planète confinée se convertiss­ait au télétravai­l, du moins pour certaines profession­s. L'applicatio­n est dans le collimateu­r de la justice américaine, inquiète du nombre croissant d'utilisateu­rs dont les réunions ont été piratées.

Pour d'autres secteurs, en particulie­r la livraison de repas et courses à domicile, en plein boom, impossible de rester chez soi. Le géant Amazon a annoncé le recrutemen­t de 100.000 personnes pour ses entrepôts et opérations de livraison aux États-Unis, tandis que des critiques s'élèvent dans plusieurs pays contre les conditions de travail et de sécurité sanitaire au sein du groupe de Jeff Bezos.

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