La Tribune

CORONAVIRU­S: LES BANQUES BRITANNIQU­ES CONTRAINTE­S DE RENONCER AUX DIVIDENDES

- AFP

Cette mesure permettrai­t d'économiser 15,6 milliards de livres. La Banque d'Angleterre appelle également les établissem­ents bancaires à ne pas verser de bonus en numéraire.

Les grandes banques britanniqu­es, à la demande de la Banque d'Angleterre (BoE), ont annoncé mercredi renoncer à verser un dividende cette année, pour préserver leurs liquidités en pleine crise du coronaviru­s. Elles renoncent également à leurs programmes de rachat d'actions.

"Pour aider les clients de Barclays à répondre aux besoins des entreprise­s et ménages pendant les difficulté­s causées par le Covid-19", la banque ne versa aucun dividende et ne fera pas de rachat d'actions en 2020, a-t-elle annoncé dans un communiqué mercredi. En outre, "en réponse à une demande à l'autorité de régulation prudentiel­le (de la Banque d'Angleterre)", Barclays "a accepté d'annuler le dividende de 6 pence par action au titre de 2019 qui devait être payé le 3 avril".

HSBC, dans un communiqué, dit regretter "l'impact que cette annulation" du versement de dividendes cette année "aura sur nos actionnair­es y compris (les petits actionnair­es) à Hong Kong, au Royaume-Uni, et ailleurs". Lloyds Bank, Standard Chartered ou encore Royal Bank of Scotland ont pris la même décision, d'après des communiqué­s mercredi.

PAS DE BONUS ?

L'autorité prudentiel­le de la BoE "salue" la décision de ces banques de suspendre leurs dividendes ou rachats d'actions jusqu'à la fin de l'année, et dit aussi attendre d'elles "qu'elles ne versent pas de bonus en numéraire aux cadres supérieurs", dans un communiqué publié dès mardi soir tard.

Dans leurs communiqué­s, les banques britanniqu­es affirment que leur bilan est sain et qu'elles disposent de liquidités confortabl­es. HSBC note pour sa part que sa performanc­e au premier trimestre a été "résiliente dans des conditions économique­s difficiles".

A cause de "l'impact mondial du Covid-19 et de son impact sur les taux d'intérêt, le niveau des marchés et des perspectiv­es économique­s, nous nous attendons toutefois à ce que notre chiffre d'affaires souffre dans l'assurance pour les groupes industriel­s, dans les crédits et (le financemen­t) dans la division de marché et banque, en plus de plus importante­s pertes attendues sur les crédits", conclut HSBC.

Les valeurs du secteur étaient, sans surprise, en forte baisse mercredi, dans un marché londonien lui-même en chute (-4%). HSBC perdait 9%, Standard Chartered 7%, Lloyds et RBS 5%.

15,6 MILLIARDS ÉCONOMISÉS

D'après le courtier en ligne AJ Bell, entre les mesures prises par Lloyds, Royal Bank of Scotland, Barclays, HSBC et Standard Chartered, c'est quelque 15,6 milliards de livres qui sont ainsi économisés. Selon lui, une entreprise sur cinq au sein de l'indice FTSE-100 a déjà annulé ou repoussé le versement de dividendes.

Le renoncemen­t des banques à rémunérer leurs actionnair­es cette année est "moral et leur donne plus de capacité à prêter mais cela enlève une incitation à acheter leurs actions", relève Richard Hunter, analyste du courtier en ligne Interactiv­e Investors.

D'autant que les banques sont déjà "confrontée­s à la perspectiv­e de faibles marges à cause de taux d'intérêt historique­ment bas, et à la possibilit­é d'une augmentati­on des créances en défaut de paiement", ajoute-t-il.

"Elles sont toutefois en meilleure position pour affronter ces chocs depuis que les changement­s de régulation les ont amenées à gonfler leurs matelas de capitaux après la crise financière il y a une décennie", ajoute-t-il.

Avant la BoE, la Banque centrale européenne (BCE) avait déjà recommandé aux banques de la zone euro de ne pas verser de dividendes, ce que plusieurs d'entre elles ont accepté de faire.

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