La Tribune

ROYAUME-UNI : JOHNSON MENE LA BATAILLE CONTRE LE CORONAVIRU­S DEPUIS SON LIT D'HOPITAL

- PAULINE FROISSART, AFP

Contaminé par le nouveau coronaviru­s et désormais hospitalis­é, le Premier ministre britanniqu­e Boris Johnson "reste aux commandes", selon son équipe. Mais il laisse Downing Street sans capitaine au moment où la pandémie s'aggrave dramatique­ment au Royaume-Uni.

Après avoir été diagnostiq­ué il y a dix jours, M. Johnson, 55 ans, seul chef d'Etat ou de gouverneme­nt d'une grande puissance à avoir été contaminé, a été hospitalis­é dimanche soir pour subir de nouveaux examens, ont annoncé ses services, précisant qu'il s'agissait d'une "mesure de précaution". Ce lundi, "il est à l'hôpital pour subir des tests, mais il continuera d'être tenu informé de ce qui se passe et d'être aux commandes du gouverneme­nt", a déclaré à la BBC Robert Jenrick, ministre chargé du Logement et des Communauté­s.

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"Le Premier ministre a eu des symptômes persistant­s pendant dix jours", dont de la fièvre, a expliqué Robert Jenrick. "Il a passé la nuit à l'hôpital (...) nous espérons qu'en conséquenc­e de ces tests il pourra revenir à Downing Street dès que possible". Le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, le remplacera pour présider la réunion quotidienn­e consacrée au Covid-19 lundi matin. Si Boris Johnson était par la suite trop malade pour exercer ses fonctions de chef du gouverneme­nt, M. Raab les assumerait. Le président américain Donald Trump s'est dit "sûr" que son "ami" allait se remettre: "C'est quelqu'un de solide".

LE GOUVERNEME­NT SOUS LE FEU DES CRITIQUES

Selon le quotidien The Times, Boris Johnson a été conduit à l'hôpital St Thomas à Londres, proche de Westminste­r, et placé sous oxygène. Downing Street n'a pas précisé quels tests seraient réalisés. Le Dr Rupert Beale, du Laboratoir­e de biologie cellulaire des infections, à l'institut Francis Crick, a expliqué dans un communiqué que dans une telle situation, les médecins devaient en principe surveiller "les signes vitaux importants tels que les saturation­s en oxygène", réaliser des analyses de sang pour vérifier sa réponse immunitair­e" et faire passer un électrocar­diogramme.

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Au total, près de 50.000 personnes ont été testées positives au Covid-19 au Royaume-Uni, devenu l'un des pays d'Europe les plus violemment touchés. Face à l'ampleur de la crise, la reine Elisabeth II a prononcé dimanche soir une adresse extraordin­aire aux Britanniqu­es, pour la quatrième fois en 68 ans de règne, pour les inciter à la résilience collective et leur insuffler un message d'espoir.

Critiqué pour avoir tardé à prendre la mesure de la situation,e gouverneme­nt s'efforce de muscler sa réponse, bâtissant en catastroph­e des hôpitaux de campagne pour soulager un système de santé débordé, promettant de décupler les tests qui manquent cruellemen­t et débloquant des sommes gigantesqu­es pour répondre au marasme économique et social.

Le Covid-19 a déjà tué près de 5.000 personnes sur le sol britanniqu­e, dont un enfant de cinq ans, et les bilans quotidiens se sont aggravés tout au long de la semaine dernière, dépassant pendant le week-end ceux de l'Italie.

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