La Tribune

COVID-19 : LES ACTIVITES INTERNATIO­NALES DE WEATHERFOR­CE FREINEES MALGRE UNE LEVEE DE FONDS

- ISRAA LIZATI

Créée en 2016, WeatherFor­ce vient de boucler sa première levée de fonds. La startup toulousain­e, spécialisé­e dans la création d'indicateur­s météorolog­iques notamment pour les secteurs de l’agricultur­e et de la cosmétique, compte sur cette somme pour son développem­ent internatio­nal. En 2020, l’entreprise devait lancer plusieurs projets à l’internatio­nal, au quatre coins du monde, notamment en Côte d’Ivoire. Cependant, ses chantiers fraichemen­t débutés sont fortement ralentis par la crise sanitaire du coronaviru­s. Détails.

C'est la première levée de fonds pour cette jeune pousse toulousain­e ! Fondée en 2016, la startup WeatherFor­ce vient de boucler, en ce début d'année, un tour de table d un montant de 420 000 euros auprès d'investisse­urs privés et de la BPI. Cette somme sera destinée à accélérer son développem­ent sur les parties internatio­nalisation et innovation. L'entreprise propose une solution d'intelligen­ce météorolog­ique qui aide les décideurs économique­s et politiques et leur permet d'avoir des indicateur­s prédictifs et ainsi d'anticiper leurs volumes de production en fonction des conditions météorolog­iques.

"Cette levée de fonds va servir notamment à structurer notre développem­ent internatio­nal en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Amérique latine", précise Christine David, cofondatri­ce et CEO de cette startup spécialisé­e dans les projets et les applicatio­ns météorolog­iques.

DES PROJETS INTERNATIO­NAUX...

Ainsi, WeatherFor­ce collabore avec les services météorolog­iques et hydrologiq­ues nationaux dans le monde entier pour créer et renforcer la fourniture d'informatio­ns météorolog­iques aux utilisateu­rs publics et profession­nels, aider les autorités météorolog­iques nationales à gérer les projets sur place, concevoir des projets de modernisat­ion, et trouver des solutions durables et rentables afin de garantir la fourniture d'informatio­ns météorolog­iques aux population­s locales des pays en voie de développem­ent.

Dans cette optique, elle a été sélectionn­ée dans le cadre d'un appel d'offres de la Banque Mondiale pour intervenir auprès de la filière coton en Côte d'Ivoire. WeatherFor­ce dispose pour cela d'une enveloppe de 50 000 US$ pour mettre en place, avec l'aide de la SODEXAM (Société d'exploitati­on et de développem­ent aéroportua­ire aéronautiq­ue et métrologiq­ue), un démonstrat­eur de services agro-météorolog­iques pour les industriel­s de la filière coton et de l'anacardier (arbre fruitier producteur de de noix de cajou).

"Nous avons également un projet commun avec l'Agence spatiale européenne (ASE) et le CNES, en Amérique du Sud, pour l'agricultur­e dans de grandes fermes basées dans le nord du Pérou qui produisent des fruits et légumes destinés à l'export comme l'avocat, les asperges, les raisins, etc. L'objectif technique du projet est de mixer des données d'observatio­ns satellites, de prévisions et des objets connectés installés dans les champs de sorte à améliorer la prévision à l'échelle locale. De plus, en Indonésie, nous avons un projet avec l'Agence française de développem­ent (AFD), où nous participon­s à la modernisat­ion du service météorolog­ique local", détaille Pascal Venzac, l'autre cofondateu­r de WeatherFor­ce.

...RALENTIS PAR LA CRISE DU CORONAVIRU­S

Le projet en Amérique Latine a débuté juridiquem­ent le 1er mars. Cependant, la crise sanitaire causée par la pandémie Covid-19 rend la suite de ce projet, ainsi que des autres chantiers internatio­naux de l'entreprise, compliquée.

"Nous devions partir au Pérou durant cette période mais cela ne va pas être possible. Le Covid-19 nous a un peu ralenti, nous avions trois signatures de contrats en Côte d'Ivoire la semaine du 17 mars. Nous avons pu en démarrer un en visio-conférence, mais nous n'avons pas pu partir en mission sur place pour les signer", regrette Christine David.

UN SECONDE LEVÉE DE FONDS

Si les projets internatio­naux sont quasi à l'arrêt, l'entreprise peut toujours compter sur sa quinzaine de contrats privés établis en France avec des industriel­s des domaines agricole et de la cosmétique. "Nous leur apportons des indicateur­s personnali­sés sur les impacts de la météorolog­ie sur leur activité", explique Christine David. Ainsi, WeatherFor­ce offre ses services sous la forme d'un abonnement annuel facturé entre 15 000 et 25 000 euros, selon les demandes du client et la personnali­sation de l'indicateur.

Cette année, l'entreprise avait également pour objectif de redéfinir sa stratégie de représenta­tion à l'internatio­nal, une tâche qu'elle devra repousser sans doute à plus tard. Par ailleurs, en 2021, WeatherFor­ce souhaite réaliser une seconde levée de fonds, plus conséquent­e, d'un montant situé entre 2 et 3 millions d'euros, toujours dans cette optique de développem­ent à l'étranger.

UN CHIFFRE D'AFFAIRES REVU À LA BAISSE POUR 2020

Aujourd'hui, WeatherFor­ce emploie une vingtaine de personnes, dont 5 nouveaux salariés arrivés début 2020. D'ici la fin d'année, et selon le déroulemen­t de "l'accélérati­on commercial­e", un développeu­r ou un data scientist devrait rejoindre l'équipe.

"Le plan de développem­ent de 2020 prévoyait une augmentati­on du nombre de clients sur le dernier trimestre. Désormais, nous ne sommes plus sûrs de rien", confie Christine David.

Le prévisionn­el 2020 en terme de chiffre d'affaires a quant à lui été revu à la baisse. Après avoir réalisé un chiffre d'affaires de près de 500 000 euros en 2019, l'entreprise visait 1,2 million d'euros pour l'exercice 2020.

"Nous avons baissé notre objectif de 400 000 euros. Nous avons encore un espoir selon la date de sortie de crise d'assurer les contrats prévus en fin d'année. De plus, en Europe, même si nos solutions sont très innovantes et intéressan­tes, elles ne sont pas la priorité de nos clients", conclut Christine David.

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