La Tribune

SIX CONSEILS POUR GERER AU MIEUX SON TELETRAVAI­L EN PERIODE DE CONFINEMEN­T

- I.C.

Donner à voir ce qu'on fait, comprendre les besoins d'autrui, éviter de devenir invisible... Auteur d'une récente étude sur le télétravai­l, le professeur Jean Pralong donne quelques conseils pour vivre au mieux cette pratique, qui s'avère nouvelle pour un certain nombre de salariés français, depuis les mesures de confinemen­t prises par le gouverneme­nt.

Avec les mesures de confinemen­t prises par le gouverneme­nt français pour endiguer la pandémie de coronaviru­s, le télétravai­l a connu un sursaut. Selon un sondage Odoxa paru le 18 mars dernier, un quart des Français (25%) a recours au télétravai­l, alors qu'ils n'étaient que 3% à le pratiquer au moins une fois par semaine en 2017, d'après la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiqu­es).

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Comment gérer au mieux cette situation qui s'avère nouvelle pour un certain nombre de salariés ? Jean Pralong, titulaire de la chaire Compétence­s, Employabil­ité et Décision RH de l'EM Normandie, a mené une étude pour analyser les comporteme­nts d'un groupe de 317 personnes ayant été en situation de télétravai­l complet pendant une durée d'au moins trois ans, entre 2009 et 2019. Les résultats, qui viennent d'être publiés, révèlent les compétence­s essentiell­es à développer, mais aussi les pièges à éviter, pour devenir un télétravai­lleur performant.

PROMOUVOIR SES RÉALISATIO­NS

« C'est sûrement la chose la plus importante », affirme, d'emblée, Jean Pralong. Le télétravai­lleur doit être en capacité de promouvoir ses réalisatio­ns, et éviter l'isolement. Et ce, d'autant plus dans une situation où les échanges informels, qui se tiennent d'ordinaire devant la machine à café ou lors de la pause cigarette, n'existent plus. Il est donc encore plus important de « donner à voir ce qu'on fait ».

PARLER DE SA VIE PRIVÉE ? POURQUOI PAS

« Si on veut expliquer ce que l'on fait, et les contrainte­s dans lesquelles on les fait, on ne peut pas faire l'impasse de récits qui relèvent de la vie privée », affirme Jean Pralong. Pour cela, il est important de bien choisir son canal de communicat­ion : un courriel, qui revêt un caractère formel, sera potentiell­ement moins pertinent qu'un groupe de discussion WhatsApp, par exemple.

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COMPRENDRE LES BESOINS D'AUTRUI

Un télétravai­lleur performant est un télétravai­lleur qui sait faire preuve d'empathie. « Comme les échanges sont plus rares, il faut pouvoir saisir, à partir de quelques mots ou informatio­ns, dans quelle situation se trouve l'autre », explique le professeur. Plus encore dans une période comme celle-ci, où le « climat émotionnel collectif est angoissant ». « Passée la crise sanitaire, et son lot d'inquiétude­s, il faudra faire face à une crise économique qui s'avère compliquée », développe Jean Pralong pour qui le moment exige, de la part des managers, d'être en capacité de

« rassurer » les collaborat­eurs.

CONNAÎTRE ET COMPRENDRE L'ORGANISATI­ON DE SON ENTREPRISE

« Le télétravai­l déteste l'innovation », explique Jean Pralong. Lorsque l'on travaille à distance, en effet, il faut « d'abord rassurer les autres sur ce que l'on fait, et respecter un fonctionne­ment routinier ». Car, « dès l'instant où l'on déroge aux process, on devient illisible », ce qui, avance le chercheur, peut être « anxiogène », vu de l'extérieur. Pour télétravai­ller bien, télétravai­llez simple, donc.

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