La Tribune

LE PETROLIER SHELL S'ENGAGE A ATTEINDRE LA NEUTRALITE CARBONE EN 2050

- AFP

Le groupe anglo-néerlandai­s emboîte le pas de son concurrent britanniqu­e BP qui a fait des promesses similaires en février, au moment où le secteur est accusé de traîner les pieds sur cette question.

Le géant des hydrocarbu­res Royal Dutch Shell a promis jeudi d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 pour l'ensemble de ses activités, sans donner à ce stade de détails précis sur sa stratégie pour y parvenir.

Le groupe anglo-néerlandai­s emboîte le pas de son concurrent britanniqu­e BP qui a fait des promesses similaires en février, au moment où le secteur est accusé de traîner les pieds sur cette question.

"ALLER PLUS LOIN"

"Shell a besoin désormais d'aller plus loin dans ses ambitions et c'est pourquoi nous voulons être une entreprise neutre en émissions carbone d'ici 2050 ou avant. La société et nos clients n'en attendent pas moins", a déclaré Ben van Beurden, directeur général du groupe.

Il insiste sur le fait que Shell doit penser au long terme malgré "le défi immédiat" de la pandémie de coronaviru­s qui a envoyé au tapis les cours du pétrole, ce qui promet de peser lourdement sur les finances du pétrolier et l'a contraint à réduire le montant de ses investisse­ments. Shell n'a pas dévoilé sa stratégie pour atteindre la neutralité carbone qui doit concerner l'ensemble de ses activités dont la production de pétrole et de gaz.

Le groupe veut en outre réduire de 65% l'intensité carbone (la quantité de gaz à effet de serre émise par unité d'énergie produite), d'ici 2050 des produits vendus à ses clients, contre un objectif précédent de 50%. Il s'engage pour l'instant à vendre davantage de produits à faible intensité carbone notamment dans le renouvelab­le, les biocarbura­nts ou l'hydrogène.

Shell avait déjà indiqué récemment vouloir investir 2 à 3 milliards de dollars par an, soit environ 10% du total de ses investisse­ments, pour la période 2021-2025 dans les énergies propres ou à faible empreinte carbone.

Le groupe indique jeudi vouloir mettre l'accent sur les mécanismes permettant de capturer le CO2 émis. Mais il prévient qu'il ne cessera pas de produire des énergies fossiles dont "la société va continuer à avoir besoin", selon lui.

UN PLAN PEU CRÉDIBLE ?

La promesse de Shell sur le climat n'a pas convaincu les ONG, qui fustigent le flou entourant les mesures permettant de tenir les promesses, des critiques déjà adressées à BP.

"Un plan crédible de Shell commencera­it par un engagement visant à arrêter les nouveaux forages de pétrole et de gaz", souligne Richard George, un responsabl­e de Greenpeace pour le RoyaumeUni. Il regrette "les aspiration­s vagues" qui "ne s'attaquent pas à l'empreinte carbone monstrueus­e de Shell et font reposer l'effort sur ses clients pour compenser les émissions".

En revanche, Climate Action 100+, un groupe d'investisse­urs qui poussent les entreprise­s à en faire plus sur le climat, a salué l'annonce de Shell. "En tant qu'une des entreprise­s énergétiqu­es les plus grandes au monde, l'engagement de Shell est d'une grande importance pour l'ensemble du secteur", dit-il dans un communiqué.

Les promesses de Shell et BP vont plus loin que celles, très timides, des majors américaine­s, ou même que celle du français Total. Onze actionnair­es de ce dernier ont d'ailleurs dévoilé mercredi un projet de résolution visant à pousser le groupe à se conformer aux objectifs de l'accord de Paris sur le climat, qui vise à limiter le réchauffem­ent à +1,5°C.

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