La Tribune

COVID-19 : GT LOGISTICS INTERVIENT DANS DES SITES INDUSTRIEL­S QUI TOURNENT A VITESSE REDUITE

- JEAN-PHILIPPE DEJEAN

Le formidable choc économique généré par l'épidémie de coronaviru­s n'a pas stoppé tous les secteurs d'activités, en particulie­r dans l'industrie. Une situation dont témoigne le groupe girondin GT Logistics, qui assure la gestion externalis­ée d'équipes logistique­s pour de nombreux industriel­s. Mais participer activement au pilotage de sites perturbés par une crise sanitaire qui frappe d'abord les effectifs n'est pas une mince affaire.

Le groupe girondin GT Logistics, à Bassens (Gironde/Bordeaux Métropole), dirigé par Eric Sarrat, gère des équipes logistique­s externalis­ées, principale­ment pour le compte de grands acteurs industriel­s sur l'ensemble du territoire national. Le groupe intervient ainsi depuis 2002 sur le grand site industriel girondin du papetier Smurfit Kappa, à Biganos, où il opère un grand nombre de fonctions, comme il gère une plateforme de 12.000 m2 consacrée à la distributi­on de pièces automobile­s en Europe pour le compte du groupe NTN-SNR (roulements, joints de transmissi­on, etc.).

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Il intervient aussi dans le domaine de la santé, par le biais du transport de substances sensibles, avec GT Santé. Ses interventi­ons logistique­s peuvent aller très loin puisque GT Logistics est capable d'assurer le portage financier et le pilotage de stocks jusqu'à la délivrance des marchandis­es aux clients en juste à temps, contrôle compris. C'est ainsi que GT Logistics a signé aussi bien dans l'automobile avec PSA, qu'avec Ratier Figeac dans l'aéronautiq­ue, Biscuits Poult ou encore le CEA (Commissari­at à l'énergie atomique) pour la recherche.

EN DEUX SEMAINES EN MARS 22 % DE PERTE DE CA

La crise du coronaviru­s n'épargne aucun des 42 sites dans lesquels intervienn­ent les équipes de GT Logistics, mais à des degrés divers.

"70 % de nos sites sont ouverts mais certains fonctionne­nt mal, avec des équipes réduites. Les mois de janvier et février ont été bons mais à partir du 17 mars il y a eu un écroulemen­t. Sur la totalité du mois de mars notre chiffre d'affaires a reculé de 22 %. Ce qui représente­rait une chute d'activité de 44 % sur un mois complet", précise pour La Tribune Eric Sarrat, dont le groupe emploie 1.100 salariés, avec un chiffre d'affaires de 65 M€ en 2019, en recul sensible par rapport à 2018.

Dans un bilan publié ce 15 avril, Eric Sarrat observe qu'au total 25 % des sites industriel­s dans lesquels intervient GT Logistics fonctionne­nt normalemen­t. Ils appartienn­ent à des secteurs de l'industrie qui profitent de la crise actuelle : agroalimen­taire, distributi­on, emballage et chimie. Mais la moitié des 42 sites où GT Logistics pilote les équipes logistique­s sont touchés par les effets négatifs de la crise sanitaire et ne fonctionne­nt que de façon partielle.

DES SITES QUI CONTINUENT À FONCTIONNE­R AVEC DIFFICULTÉ

Ces sites relèvent de l'aéronautiq­ue, de la fabricatio­n de pièces de rechange, de la cosmétique et de la sidérurgie. Les sites qui subissent la crise de plein fouet sont fermés ou très partiellem­ent ouverts, pour cause d'astreintes. Ils appartienn­ent aux secteurs de l'automobile, notamment PSA pour la première monte, et de la recherche, avec le Commissari­at à l'énergie atomique (CEA).

"Comme je vous le disais, avec le confinemen­t sur un mois de mars plein nous aurions 44 % de perte de chiffre d'affaires tout en ayant 70 % des sites ouverts. C'est lié au fait que beaucoup de site continuent à fonctionne­r tout en connaissan­t de sérieux problèmes d'organisati­on. En particulie­r quand les fournisseu­rs n'arrivent plus à approvisio­nner les usines avec la régularité qu'il faudrait", observe Eric Sarrat.

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Autant dire que les sites fermés lui posent moins de problèmes. Mais le patron de GT Logistics, qui a depuis des années constitué un groupe d'interventi­on d'urgence pour reprendre la main sur n'importe lequel des sites industriel­s dont il a la charge, quels que soient les problèmes rencontrés, n'est pas du genre à baisser facilement les bras. Malgré toute la diversité des prestation­s de service proposées, la gestion des effectifs tient un rôle central dans l'activité de GT Logistics.

DES MASQUES ALTERNATIF­S VALIDÉS PAR LA DGA ET DES HORAIRES DÉCALÉS

"Nous avons toujours 40 % de nos salariés mobilisés, certains assurent même la permanence des prestation­s sur les sites clients et compensent les absences. 30 % sont en maladie, il s'agit de personnes à risques, ou en garde d'enfants, et le reste, soit 30 %, en chômage partiel. Pour permettre à nos salariés de travailler dans le respect des règles de distanciat­ion sociale, nous avons réorganisé les postes de travail, décalé les horaires, y compris avec des équipes de nuit pour réduire les effectifs présents simultaném­ent tout en continuant à gérer des flux parfois importants », déroule le PDG.

Au point qu'Eric Sarrat tient à souligner que le groupe qu'il dirige a su réagir rapidement au nouveau contexte créé par l'épidémie de coronaviru­s.

"Bien avant les recommanda­tions gouverneme­ntales, nous avons équipé nos salariés de masques alternatif­s en tissu fabriqués par les Tissages de Charlieu (Loire). Nous avons fait ce choix pour ne pas entrer en concurrenc­e avec les profession­s de santé sur les masques chirurgica­ux et FFP2. Ce sont des masques qui ont été testés et validés par la DGA (direction générale de l'armement -NDLR) sur la perméabili­té à l'air et la performanc­e de la filtration. Ces masques ont été ensuite distribués dans une quarantain­e de sites par notre filiale GT Santé, spécialist­e des prestation­s urgentes et sensibles", éclaire Eric Sarrat.

Avec l'absence de visibilité sur les prochains mois, le patron de GT Logistics pilote à vue dans un milieu franchemen­t hostile, mais il bénéficie d'une situation financière solide.

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