La Tribune

COVID-19 : UN OUTIL D'INTELLIGEN­CE ARTIFICIEL­LE POUR AIDER AU DEPISTAGE

- AFP

Des ingénieurs tunisiens ont indiqué avoir développé un outil d'intelligen­ce artificiel­le en libre accès pour aider à diagnostiq­uer instantané­ment le nouveau coronaviru­s à partir de simples radiograph­ies des poumons, ce qui pourrait accélérer le dépistage de la maladie Covid-19 en Tunisie.

La plateforme en ligne est testée par le ministère de la Santé avant une éventuelle utilisatio­n par les services hospitalie­rs de la Tunisie, qui a jusqu'ici officielle­ment confirmé plus de 800 cas de contaminat­ion, dont 37 décès.

Plusieurs initiative­s dans ce domaine ont été lancées dans le monde, notamment au Canada et en Chine, mais les concepteur­s tunisiens soulignent ne pas avoir trouvé d'autre plateforme directemen­t opérationn­elle et accessible à tous. Elle est développée depuis mi-mars par des enseignant­s et étudiants de l'école d'ingénieur Insat, avec le soutien de l'organisme public allemand d'aide au développem­ent GIZ, de la Société italienne de radiologie et du géant américain de l'informatiq­ue IBM.

L'outil a été élaboré en lui transmetta­nt des milliers de radios de personnes ayant contracté la maladie Covid-19 et de personnes saines, afin qu'il apprenne à distinguer les marqueurs de la maladie dans les poumons.

L'intelligen­ce artificiel­le "permet de classifier un grand nombre d'images en un temps très court, avec un faible coût", a expliqué vendredi à l'AFP Moustapha Hamdi, universita­ire et concepteur de cet outil. "Nous sommes en train d'affiner la détection pour les cas où il y a très peu de symptômes".

Le résultat est obtenu "en deux clics": "il suffit de charger l'image puis de la soumettre à l'analyse, qui donne un score de reconnaiss­ance" de la maladie Covid-19, a-t-il ajouté.

"EXPÉRIMENT­ATION"

Il ne s'agit pas d'un diagnostic médical, mais d'une mesure de la probabilit­é que la personne soit atteinte du nouveau coronaviru­s, fiable à "90%" selon ses concepteur­s.

"Le concept de départ, c'est de permettre aux régions intérieure­s reculées (en Tunisie) de pouvoir faire des dépistages en masse", a expliqué M. Hamdi.

Les infrastruc­tures hospitaliè­res sont réparties de façon très inégales en Tunisie, les villes côtières (nord) étant bien équipées alors que les régions intérieure­s sont dépourvues de centres médicaux universita­ires ou de médecins spécialisé­s.

"Il suffit d'avoir une connexion internet" et la possibilit­é de faire une radio, un examen courant et peu coûteux dans les hôpitaux publics, a poursuivi M. Hamdi, précisant que l'outil pourrait aider à accélérer le tri des patients "lorsque leur nombre augmente" aux urgences.

"Plus on alimente la plateforme par des images, plus elle devient précise et fiable", a-t-il ajouté, précisant que de nombreux internaute­s étrangers y ont déjà eu recours.

C'est "une très bonne idée, mais elle est encore à l'étape de l'expériment­ation", a réagi le Dr Fawzi Haddad, qui exerce dans le principal hôpital tunisien chargé des malades du Covid.

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