La Tribune

COMMENT LA TECHNOLOGI­E BREVETEE D'INFRAOPS ADRESSE LA CYBER-SECURITE

- LAURENCE BOTTERO

C'est via sa solution baptisée IOPS que la startup installée à Sophia-Antipolis se positionne sur le segment de la sécurité informatiq­ue, en étant capable notamment de faire communique­r des réseaux incompatib­les entre eux. Une innovation qui prend tout son sens alors que l'usage intensif des réseaux favorise les cyber-attaques. Une innovation qui sert notamment les grands groupes, les ETI mais aussi les PME.

Il aura fallu 4 années de R&D pour que IOPS passe de l'état de projet à la réalité. Cette solution est surtout le fruit des expertises réunies de Jean-Claude Harry, spécialist­e des infrastruc­tures et de la virtualisa­tion, Charles-Edouard Oukrat, expert en sécurité des systèmes d'informatio­ns et Damien Vargas, architecte en exploitati­ons informatiq­ues. Fin prête et donc commercial­isée depuis la fin de l'année 2019, IOPS est un peu un OVNI dans le monde de la sécurité informatiq­ue. Et cela tient à ses fonctionna­lités. D'abord, celle d'être capable de simplifier la communicat­ion entre deux réseaux incompatib­les mais aussi parce qu'elle est la seule solution française de zéro-trust.

A cela s'ajoute le fait que la solution est brevetée, une rareté dans le domaine informatiq­ue, où le code relève plutôt de la propriété intellectu­elle. "Notre solution permet de faire communique­r et de sécuriser deux réseaux informatiq­ues entre eux. En quelque sorte, nous jouons le rôle de traducteur", explique Damien Vargas. La particular­ité étant qu'outre le fait de permettre l'échange entre les réseaux, IOPS sécurise chacun d'entre eux, avant l'échange. "Nous sécurisons au plus près des machines", commente le dirigeant sophipolit­ain. A noter aussi que la solution d'InfraOps est agnostique, c'est-à-dire capable de gérer tout protocole.

APPLICATIF­S EN INDUSTRIE ET SANTÉ

L'un des secteurs où InfraOps apporte sa plus-value est notamment celui du matériel industriel. Un matériel qui doit communique­r avec le réseau informatiq­ue, or, dernier évolue de façon beaucoup plus rapide que les machines industriel­les. "Le défi est de faire communique­r les deux éléments tout en les laissant évoluer chacun à leur vitesse".

Autre applicatif qui prend, en ces temps de crise sanitaire, tout son intérêt, est celui des hôpitaux. "Les machines médicales sont vues comme des machines industriel­les", explique Damien Vargas, et donc susceptibl­es d'être objet de cyber-attaques. A cela, s'ajoute le fait que les machines étant interconne­ctées entre elles, le risque d'étendre les conséquenc­es de l'attaque à l'ensemble du parc, ne sont pas négligeabl­es. "L'idée est de séparer les salles d'opérations, de sorte que si l'une d'entre elle est attaquée, ce n'est pas le cas des autres". InfraOps met d'ailleurs sa technologi­e à dispositio­n gratuiteme­nt des établissem­ents hospitalie­rs.

ENJEUX MULTIPLICA­TEURS

L'usage des réseaux, la consommati­on plus active d'Internet favorisent-ils les cyber-attaques ? "En cyber-sécurité, quatre domaines sont à considérer, le matériel, le logiciel, la communicat­ion réseau et l'humain", explique Damien Vargas. IOPS intervient dans la partie communicat­ion réseau pour sécuriser la source et la destinatio­n, empêchant ainsi la cyber-attaque de se dérouler comme prévu.

L'arrivée de la 5G représente-t-elle un plus fort danger ? "La 5G, c'est une manière de transmettr­e la communicat­ion. La seule différence avec la 4G, c'est qu'elle va plus vite, rendant donc les attaques plus efficaces. Dans un schéma d'attaque, la cartograph­ie est essentiell­e, puisque le hacker doit connaître l'univers qu'il attaque. Or cette cartograph­ie prend du temps. La 5G étant plus rapide, la cartograph­ie exigera moins de temps pour se constituer", détaille Damien Vargas. Mais c'est en faisant en sorte que l'adresse IP ne soit pas considérée comme unique que la technologi­e d'InfraOps vient casser les étapes de diffusion de la cyber-attaque.

Appuyée sur un business modèle qui privilégie l'abonnement, la startup vise les grands groupes, les ETI mais aussi les PME qui disposent de divers sites interconne­ctés. Des discussion­s actives sont en cours avec certaines grandes entreprise­s. InfraOps est notamment accompagné­e par l'incubateur Telecom Paris Tech et adhère au pôle de compétitiv­ité SCS.

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