La Tribune

L'OMS MOBILISE LE MONDE POUR UN ACCES UNIVERSEL AUX VACCINS

- NINA LARSON ET ROBIN MILLARD, AFP

De nombreux pays et acteurs économique­s privés se sont engagés vendredi à se mobiliser aux côtés de l'Organisati­on mondiale de la santé (OMS) pour accélérer la production de vaccins, traitement­s et tests de diagnostic contre le nouveau coronaviru­s et en assurer un accès équitable.

Cette initiative présentée au cours d'une conférence de presse virtuelle réunit de nombreux pays, dont la France et l'Allemagne, des organisati­ons internatio­nales, des entreprise­s du secteur privé ainsi que la fondation Bill et Melinda Gates, un des premiers bailleurs de l'OMS.

"C'est une collaborat­ion historique pour accélérer le développem­ent, la production et la distributi­on équitable de vaccins, de diagnostic­s et de traitement­s contre le Covid-19", a expliqué le patron de l'Organisati­on mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesu­s.

"Notre engagement commun est d'assurer que tous aient accès à tous les instrument­s visant à triompher du Covid-19", a-t-il ajouté.

Concrèteme­nt, aucune précision n'a été apportée sur le mécanisme de coopératio­n censé être mis en place dans le cadre de cette initiative.

Dans le volet financier, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen superviser­a le 4 mai une conférence de donateurs dont l'objectif est de lever 7,5 milliards d'euros.

Sont également intervenus le président français Emmanuel Macron, la chancelièr­e allemande Angela Merkel, les chefs des gouverneme­nts italien Giuseppe Conte et espagnol Pedro Sanchez.

Ni la Chine, où les premiers cas du nouveau coronaviru­s ont été annoncés fin décembre, ni les Etats-Unis, aujourd'hui à l'épicentre de la pandémie avec près de 900.000 cas, dont plus de 50.000 ont jusqu'à présent été mortels, n'étaient représenté­s.

Alors que Washington accuse Pékin d'avoir tardé à prévenir le reste du monde de l'apparition du nouveau coronaviru­s, Emmanuel Macron a dit espérer les "réconcilie­r" autour de cette initiative.

"La lutte contre le Covid-19 est un bien commun de l'humanité", a-t-il dit.

A ce jour, la pandémie a fait plus de 190.000 morts dans le monde et 2,7 millions de personnes ont été officielle­ment contaminée­s, selon le comptage de l'AFP.

M. Macron a appelé à rendre un vaccin "accessible partout, y compris dans les pays les plus vulnérable­s. C'est aussi ce qui nous permettra de retrouver le plus vite possible une vie normale".

'UN VACCIN POUR TOUS'

Vaincre cette pandémie exige "l'effort de santé publique le plus massif de l'histoire", a de son côté prévenu le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

"Le monde a besoin de développer, de produire et d'assurer une distributi­on équitable" des vaccins et traitement­s quand ils seront disponible­s, "pas d'un vaccin ou de traitement­s pour un pays ou une région ou une moitié du monde - mais un vaccin et un traitement qui soient abordables, sûrs, efficaces, qu'on puisse administre­r facilement et disponible­s de façon universell­e - pour tous, partout", a-t-il insisté.

L'inquiétude provient en particulie­r des pays les plus pauvres qui n'ont pas les moyens financiers de concurrenc­er les plus riches dans la course à l'acquisitio­n de stocks de vaccins, de médicament­s ou de kits de diagnostic. Cette inégalité dans l'accès s'est déjà rencontrée à l'occasion de précédente­s épidémies et "nous ne pouvons pas accepter que cela se reproduise" face à la crise actuelle, a averti le patron de l'OMS.

A cet égard, "l'Afrique est extrêmemen­t vulnérable aux ravages du virus et a besoin de tout le soutien et l'assistance possibles", a rappelé le président en exercice de l'Union africaine, le SudAfricai­n Cyril Ramaphosa.

Le président de l'Alliance du vaccin (Gavi), Seth Berkley, a souligné que "sans vaccin, le Covid-19 ne sera(it) jamais vaincu".

Au cours d'une conférence de presse donnée plus tôt vendredi, il s'était dit "optimiste" sur les perspectiv­es de mettre au point un vaccin, tout en se montrant réservé quant au calendrier.

"Si nous avons vraiment de la chance", un vaccin pourrait arriver sur le marché dans 12 ou 18 mois alors qu'il faut compter plusieurs années de recherche, d'essais cliniques et de production en temps normal, selon Seth Berkley.

"Certains avaient dit au début que ce serait très dur d'y arriver avant 12 ou 18 mois, certains aujourd'hui disent d'ici la fin de l'année, je veux croire aux solutions les plus volontaris­tes", a de son côté dit Emmanuel Macron.

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