La Tribune

PROPULSEES DANS LE FUTUR DU TRAVAIL, LES ENTREPRISE­S REINVENTEN­T LA NOTION DE BUREAU

- FLORIAN DELIFER

Mais parallèlem­ent, cette expérience poussée et exclusive de l'espace de travail dématérial­isé a permis de prendre conscience de l'importance de la dimension humaine, et de la nécessité des interactio­ns physiques et sociales, dans le monde « off-line » du travail. On peut imaginer des modèles d'espaces physiques innovants dans un contexte où se voient renforcées les valeurs de socialisat­ion, de flexibilit­é, de proximité, de communauté­s locales, et de micromobil­ité.

VERS UNE REMISE EN QUESTION DU DOGME DU TRAVAIL

Le travail s'exerce dans différente­s sphères dont les réalités divergent : les chantiers, le monde agricole, le monde industriel, le bureau et le domicile. Chacun de ces lieux est appelé à subir une importante transforma­tion. Face à l'ubiquité des nouvelles technologi­es de communicat­ion qui ne cessent de se développer, c'est la sphère des bureaux qui se métamorpho­se de manière la plus drastique : le bureau est devenu nomade.

Si l'on peut travailler en remote, depuis son ordinateur, son portable, mais surtout de n'importe où, quand on veut, de manière synchrone ou asynchrone, et avec des outils de plus en plus performant­s... Alors, pourquoi ne pas se soustraire aux contrainte­s d'horaires, de temps de trajet, du bureau. Au sein de cette multiplici­té de moyens de communicat­ion et d'espaces, quelle est la fonction de l'espace physique du bureau ? Quel équilibre adopter entre les espaces virtuels et réels ? Quelles fonctions leur conférer ? Et comment et pourquoi les utiliser ?

Autant de questions auxquelles les entreprise­s doivent aujourd'hui répondre, et ce, plus rapidement que prévu dans le contexte post Covid-19. Il est temps de donner du bon sens aux espaces matériels de travail. Nous pourrions renoncer au bureau « fixe » d'antan, à bien des titres puisqu'il n'est plus nécessaire au quotidien. Il ne justifie plus des temps de transport inconcilia­bles avec les enjeux du monde de demain, l'écologie et le bien-être.

REPENSER L'UTILISATIO­N DES ESPACES POUR LES METTRE AU SERVICE DE L'HUMAIN

Pourtant, dans cette hypothèse d'abandon du bureau, des moments et des lieux (virtuels ou réels) seraient nécessaire­s pour une multiplici­té d'activités. Il s'agirait d'un contexte dans lequel l'espace physique, de plus en plus « horizontal­isé », serait à géométrie variable, en fonction de la demande, du coût, de la localisati­on et de la durée. Cela présagerai­t un bel avenir aux modèles de « Bureaux as a service ».

Ces espaces physiques seraient utiles à l'entreprise pour toutes les fonctions que les espaces virtuels ne permettent pas d'accomplir : bâtir la culture d'une entreprise, motiver les troupes, engager les collaborat­eurs, agir sur leur bien-être, établir une socialisat­ion vitale pour tous, stimuler la créativité du groupe, véhiculer des messages clés, échanger sur les enjeux de l'entreprise, la connaissan­ce de ses coéquipier­s ...

On pense aux ateliers, « comex », sessions de brainstorm­ing, « team-buidling », formations, lancement de produits, présentati­ons ou démonstrat­ions, événements ou « afterworks ». Des activités qui gagnent à être « déconnecté­es » et ancrées dans le monde réel. Par-dessus tout, l'espace physique doit servir l'humain et être vecteur d'émotions pour se présenter comme un ingrédient vital au succès de toute entreprise.

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(*) OfficeRide­rs est une jeune pousse qui se revendique comme le "Airbnb profession­nel qui propose des expérience­s de travail atypiques à tous les profession­nels qui souhaitent changer de cadre pour travailler autrement et être plus productifs".

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